Chroniques de France. 1498-1505. La guerre pour la Navarre
Le Roi de France, grand défenseur de la liberté des peuples, rend son indépendance à la Corse et décide de voler au secours des royaumes vassalisés par la force des armes afin de permettre la réalisation de la prophétie qui hantait toujours ses nuits («C’est de Navarre que viendra celui qui rétablira la paix religieuse dans le royaume de la Lys « ) : les armées royales se massent dans le grand sud. 15.000 soldats prennent position en Italie du nord et pas moins de 60.000 dans le sud de la France. Mars 1498, la guerre est déclarée à l’alliance Espagne/Aragon/Etats du Pape : une guerre de libération qui ne doit strictement RIEN rapporter à la France, motivée uniquement par la volonté farouche de défendre l’indépendance des peuples

. Des deux côtés, de bons généraux et si la France possède des armées mieux équipées, l’alliance Ibérique, elle, bénéficie de l’immense avantage du terrain.
Gaston de Foix, commandant des armées royales du Roussillon, prend immédiatement l’offensive et franchit le premier la frontière : mal lui en prend, il tombe sur une masse hurlante et vociférante de plus de 40.000 soldats Aragonais retranchés en Gerona. Un repli tactique sur des positions préparées à l’avance

est exécuté, le temps de réaliser que l’Aragon dispose encore de moitié autant de troupes en réserve

. Et ces troupes restent cantonnées en terre Ibérique, malgré toutes les tentatives françaises pour les attirer en plaine. Paris comprend que la guerre pour la libération de la Navarre sera plus longue et plus difficile que prévue

: les experts qui affirmaient naïvement que la supériorité technologique française suffirait pour emporter la décision ont largement surestimé l’importance de celle-ci…
A Paris, cependant, le défi est relevé sans hésitation aucune : une fois la province du Bearn conquise, un assaut conjoint des généraux Foix et La Palice est décidé. Le choc décisif a lieu dans les montagnes de Gerona et l’assaut combiné des français finit par avoir raison de la fanatique résistance Aragonaise : l’armée adverse déroute et, traquée par Foix, est une fois encore écrasée dans les plaines de Catalogne. Toute la moitié nord de l’Aragon se retrouve alors assiégée par les armées françaises victorieuses

. C’est à ce moment que le ciel se fige, le long fleuve tranquille du temps est remonté et tout est à refaire (rehost à la demande de l’Espagne suite à un lag épouvantable

)
Le cours du temps remonté, les généraux pas encore victorieux La Palice et Foix repartent vaillamment à l’assaut de la province de Gerona mais, cette fois, le célèbre général espagnol El Grand Capitan vient mettre son grain de sel : à la tête des armées espagnoles, il surgit au Bearn et engage le fer avec les troupes françaises de Foix. La bataille s’éternise et en Gerona, La Palice, désormais privé des précieux renforts de Foix, doit une fois de plus replier les armées royales devant la folle résistance des armées de l’Aragon. Mais au Bearn, le destin a choisi son camp et les troupes espagnoles décimées doivent se replier en hâte

. A Paris, la réaction du haut commandement est immédiate : l’invasion de la Catalogne est reportée à une date postérieure et toutes les troupes ou presque marchent sur la Cantabrie.
Commence alors une longue chevauchée pour le général Foix, qui poursuit El Grand Capitan en Cantabrie d’abord puis au Leon et, enfin, jusque devant Madrid

! Mais une mauvaise surprise l’attend là : le Duc d’Albe et des troupes fraiches a pris position et vient renforcer les fuyards espagnols. La bataille de Madrid commence, le destin hésite longuement, mais finit par choisir son camp : les armées Royales Françaises emportent la décision et entament alors

le siège de la fière capitale espagnole ! Suite à ces hauts faits, Gaston de Foix gagne le surnom de "Foudre d'Espagne"
Gaston de Foix et la bataille de Madrid:
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Comprenant le péril, les hordes de l’Aragon se décident enfin à bouger et déferlent au Roussillon, où elles se font écrasées par La Palice

. Le bouillant général s’élance aussitôt, espérant rivaliser en grandeur avec l’incroyable chevauchée de Foix, mais un ordre arrive de Paris et le stoppe net : le Roi de France lui-même ordonne d’épargner l’armée vaincue et de foncer à l’ouest. Le Grand Roi a en effet bien saisi la périlleuse situation dans laquelle se trouve le général Foix : le siège de Madrid ne tient qu’à un fil !
Et, en face, le sagace Roi d’Espagne, grand vainqueur des Maures, se montre fidèle à sa redoutable réputation : après avoir réorganisé et renforcé ses troupes, il entame une manœuvre dans les montagnes. L’objectif n’est pas de briser directement le siège de Madrid, mais bien de percer à travers le Tage au niveau de la province du Leon afin de couper le ravitaillement de Foix. Une course contre la montre commence : d’un côté les armées d’El Grand Capitan et du Duc d’Albe qui marchent vers le Tage, de l’autre les armées de La Palice qui font de même, mais en venant du nord de la péninsule. Les armées Ibériques arrivent les premières et engagent les hostilités avec une confiance inébranlable : elles disposent en effet d’une immense supériorité numérique, de trois à quatre fois plus de cavaliers notamment et, surtout, sont commandées par le meilleur général de l’époque

. Mais le Destin est parfois capricieux : les soldats français se surpassent et repoussent inlassablement les Tercios d’Espagne (pour ceux qui étaient présent, c’est durant cette bataille que les « 10 » se sont succédés côté français contre des « 0 » pour l’Espagne

). Le chemin à parcourir pour La Palice reste cependant important, la résistance française pourrait bien ne servir à rien…
En Italie, au même moment, le destin semble aussi basculer. Car dans la Péninsule Italienne, en effet, le choc fut violent entre les deux alliances qui dominaient l’une toute l’Italie du nord, l’autre toute l’Italie du sud et même du centre. Cette dernière, plus puissante, avait logiquement pris l’offensive et les troupes combinées du Pape, de l’Aragon, de Modène et de la Toscagne avaient enfoncées et brisées les armées de Milan et de la Savoie, mais le Roi de France, prudent et sage, avait prévu cette éventualité et disposé plus de 15.000 vaillants soldats français en garnison dans le nord de l’Italie, ce qui n’avait pas manqué de provoquer une certaine tension auprès de l’Archiduc d’Autriche

.
Apprenant la nouvelle de la défaite totale de ses alliés Italiens, le Roi de France donna l’ordre tant attendu : la garnison française quitta Milan en bon ordre et chargea sabre au clair les 30.000 soldats ennemis victorieux

. A 1 contre 2, les soldats français indomptables marquèrent une nouvelle page glorieuse dans l’histoire de France : les Italiens furent brisés nets puis broyés impitoyablement lors de la bataille de Fornoue.
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Les soldats de Savoie et de Milan reprirent alors courage et, cette fois encadrés par les régiments français, repartirent à l’assaut : les sièges de Modène et Romagna commençaient. La campagne d’Italie était gagnée

! Mais c’est en Espagne que le sort de la guerre allait se jouer…
Le long du Tage, les Tercios peinaient toujours à remporter la décision quand un flot de mauvaises nouvelles leur parvient : leurs alliés Italiens étaient vaincus, le siège de Madrid remportait de vifs succès et on parlait déjà de chute probable de la capitale dans les 3-4 mois à venir et, enfin, ultime coup du sort : La Palice venait de surgir, juste à temps pour relever les soldats français désormais au bord de l’effondrement le long des rives du Tage

. Le Roi d’Espagne, face à cette accumulation de revers soudains, n’attendit même pas le résultat de la bataille pour envoyer des ambassadeurs et demander la paix. Celle-ci illustra parfaitement le noble désintérêt de la France grande et belle, qui ne demanda RIEN pour elle, mais veilla à libérer les peuples qui avaient été subjugués par la force des armes. La Navarre et Modène retrouvèrent leur liberté perdue et se placèrent aussitôt sous la protection du Roi de France qui, noble et généreux, décida en outre la restitution de la province du Béarn, dérobée par la force 20 ans plus tôt par l’Aragon, à son propriétaire légitime, le Royaume de Navarre. Et c’est ainsi que le Roi de France, Louis XII, gagna son surnom « Le Pieux »

.
Le caractère noble et désintéressé du Roi de France allait avoir des conséquences inimaginables en Europe. La Provence, l’Anjou, l’Orléanais et la Bretagne décidèrent spontanément de rejoindre le grand royaume de France : une intégration en douceur de populations qui partageaient les mêmes sentiments, de la probité à la générosité et au désintéressement très chrétien. Le Duché de Milan, qui longtemps avait envisagé de rejoindre les terres d’Autriche, décida unanimement et sans hésitation aucune de rester indépendant et de maintenir l’alliance bienveillante avec la France Protectrice des Peuples
En 1504, deux événements importants allaient troubler l’Europe. D’une part, l’alliance Austro-Portugaise entra en guerre contre l’Angleterre. Une fois encore, la France grande et belle décida de rester à l’écart malgré ses griefs légitimes à l’égard de Londres, qui refusait toujours de restituer Calais, pourtant terre de France. Quasi au même moment, l’Empire Ottoman attaqua la Hongrie et les Janissaires brisèrent toute résistance : la chute de Buda est une cicatrice pour la chrétienté violentée

. Puisse le Roi d’Espagne, en première ligne en méditerranée, porter ses regards non vers la Navarre et l’Italie du nord, qui sont désormais intégrées dans la sphère d’influence française, mais vers l’est où un grand péril se lève. Louis XII, dit « Le Pieux » s’en va prier le Très Haut pour qu’IL lui révèle ce qu’IL attend de lui pour assurer la grandeur de la France
