Les folles aventures autrichiennes – Episode final
(1650 – 1695)
La fin du règne de l’Imperator !!!
104 ans de règne. Le plus long de l’histoire. Du jamais vu. Le bras armé de Dieu sur terre. L’Elu. Le deuxième fils de Dieu.
La fin du règne de cet être exceptionnel fut à la hauteur de sa légende. Souvenez vous : les protestants sortaient vainqueurs de la grande guerre contre les forces catholiques, les peuples, ivres de joie, fêtaient la paix retrouvée et la victoire de leurs convictions profondes. Le monde protestant vivait un instant de félicité absolue que seul Dieu pouvait créer dans le coeur des hommes. Dieu....ou l’un de ses « fils ». La légende pourtant déjà immense de l’Imperator atteignit un niveau inconnu jusqu’alors. Le respect, l’amour et l’admiration qu’il suscitait étaient tels qu’on assistait à des scènes d’hystéries inimaginables lors de ses visites : les femmes, de tout âge, de la simple paysanne jusqu’aux plus hautes dames de la Cour, se pâmaient, entraient en crise de larmes, s’offraient, à la simple vue de l’Imperator. Les hommes ne parlaient que de « notre cher Imperator », « notre père à tous », « le bienfaiteur venu du ciel », « ce cadeau de Dieu ». Même les plus forts alcools des tavernes ne parvenaient pas à produire une once de moquerie ou de méchanceté lorsqu’il s’agissait de parler de l'Imperator Universalis.
Et Dieu chargea l'Imperator de faire régner l'ordre dans le monde...
La longue guerre de Religion est terminée depuis 8 ans. La paix règne et les stigmates de la guerre se sont plus ou moins estompés selon les régions (et les politiques des gouvernants). L’Empire rayonne. Il n’a fallu que quelques années pour que les effets de la guerre (cherté du pain, champs dévastés par les troupes, pillage, manque de main d’œuvre…) disparaissent. L’Autriche bénéficiait à plein de la paix. Première puissance d’Europe (donc du monde), l’Autriche assuma sans sourciller ses nouveaux devoirs. Jadis, l’Empereur se devait de protéger et faire la police dans le SERG. Aujourd’hui, l’Imperator devait protéger la paix et faire la police dans l’Europe.
Ainsi s’explique la nouvelle diplomatie à l’égard de la Pologne. Avant ennemi de l’Empire et vaincue à de multiples reprises, l’Imperator décida, malgré les réticences brandebourgeoises, de placer son voisin catholique sous sa protection et de le faire entrer dans son alliance. L’aristocratie polonaise étant hostile à ce retournement diplomatique, les discussions entre représentants du roi de Pologne et de l’Imperator s’éternisèrent. Le Tsar au cœur noir en profita pour entrer en guerre contre la Pologne pour des motifs fallacieux. L’Imperator, bien qu’aucune alliance n’avait encore été signée avec la Pologne et capotait à cause d’une partie de la population polonaise, prononça un discours émouvant pour expliquer à ses sujets pourquoi il était nécessaire de défendre la Pologne et ne plus voir les Polonais en ennemi. L’Autriche entrait en guerre contre la Russie et demandait au roi de Pologne la permission de traverser son royaume pour le défendre.
Parfois, le génie humain s’anime et marque l’Histoire de son empreinte. Ce ne fut pas le cas dans cette affaire. Pressé par ses nobles de refuser, le roi de Pologne tergiversa. Les nobles polonais s’offusquaient d’être aidé, qui puis est par des Autrichiens, alors qu’ils pouvaient très bien défendre le territoire seuls selon eux. Ils obtinrent gain de cause et purent faire montre de leur talent pour fuir et être mis en déroute. Malgré les appels de l’Imperator, le roi de Pologne s’entêta et fut envahi par la Russie. Il fut contraint à perdre encore une partie de son royaume et s’adonna au désespoir. Le peuple polonais criait de colère devant les mauvais conseillers du roi et l’incompétence des nobles qui ne justifiait plus leurs privilèges. Surtout, comment avait-on pu refuser l’aide de l’Autriche ? La vox populi remonta jusqu’à Varsovie et le roi polonais signa l’alliance avec l’Autriche lors d’une cérémonie ressemblant en plusieurs points à un serment vassalique. L’Autriche conclut une paix blanche avec le Tsar puisqu’il était trop tard mais l’avertissait qu’il n’oubliait pas.
Le protecteur des Chrétiens
Il faut dire que l’Empire était en guerre aussi depuis quelques années contre le Turc. En effet, dans un concours de circonstances assez troublant, les Russes avaient frappé leur cible sitôt l’entrée en guerre impériale contre l’Empire Ottoman. L’Imperator, sage et courageux, savait que ses armées pouvaient soutenir les 2 chocs. Mais il préféra, pour le bien de son peuple, agir de façon à écourter le plus possible l’état de guerre. C’est pourquoi, il fit manœuvrer ses armées à la frontière balkanique et pris en quelques jours de nombreuses positions clefs sur le territoire turc. Les rares batailles furent des déroutes pour l’armée turque. L’objectif impérial était Venise. La richissime cité avait été conquise par les barbares algériens pendant la guerre de 30 ans. Puis, offerte au Sultan par la suite. L’Imperator avait reçu l’appel à l’aide des Vénitiens il y a plusieurs années de cela et avait juré sur la Bible qu’il libérerait Venise.
La démonstration de force impériale fit son effet et le Sultan accepta de recevoir une ambassade de paix autrichienne. La condition était simple : cédez Venise à l’Empire ! Le Sultan, ne manquant pas de discernement pour le coup, se résolut à cette paix. L’Imperator démarcha alors plusieurs émissaires à Venise afin de remettre en place les rouages administratifs de la vieille cité-état. Il y laissa également des troupes afin d’assurer sa sécurité le temps que les Vénitiens puissent l’assurer eux-mêmes. C’est avec surprise que l’Imperator appris que les Vénitiens avaient dépêché leur ancien doge, à la tête d’une ambassade, pour exprimer le souhait de la ville à sa personne : intégrer l’Empire. Nonobstant le maintien de quelques privilèges spécifiques (notamment la liberté de culte), le ralliement était total. L’Imperator n’avait jamais eu le cœur à aller contre les souhaits d’un peuple. Il accepta.
La mise au pas de la France
Les cours européennes furent informées du choix volontaire des Vénitiens. Une seule se permit de faire des remarques injustes et totalement déplacées : la maison de France. Le roi le plus jaloux de la gloire impérial. Il n’y avait rien de surprenant. Depuis toujours, les rois de France s’étaient fatigués à répandre rumeurs sur rumeurs sur la qualité de leurs armées en comparaison de celles autrichiennes. La guerre de 30 ans avait déjà apporté son lot de vérité sur la primauté des troupes impériales mais, du fait de la présence d’armées tierces, la France avait transformé grâce au mensonge ses succès contre la Suède en succès contre les Protestants d’abord, puis contre les Impériaux ensuite. Tout cela, l’Imperator en était informé depuis bien longtemps mais, dans sa grande sagesse, il n’avait jamais jugé que les mensonges d’un roi de France valaient la mort d’un soldat autrichien.
Les choses cette fois étaient différentes. Le roi de France portait atteinte à l’honneur de l’Autriche et de son chef. Qui puis est, la France venait d’entrer en guerre contre des membres du SERG. Cela était inacceptable et engendra une guerre attendue par beaucoup : un duel entre la France et l’Empire. Les deux meilleures armées du monde lancées l’une contre l’autre.
Le plan de l’Imperator est simple et audacieux : capturer Paris en venant du Sud et de l’Est. Il a été choisi car son impact auprès des voisins serait retentissant. Quelle meilleure démonstration de puissance et de suprématie des armées impériales si nous bousculons les Français sur le plus difficile des terrains, les Alpes, puis nous remontons le Rhône vers Paris en prenant le contrôle des provinces au fur et à mesure, pendant qu’une autre armée fait la conquête de l’Est, de manière à ce que lorsque nous atteignons Paris, la moitié du territoire français soit déjà sous notre contrôle.
Fin 1686, l’Empire déclare la guerre à la France. L’armée des Alpes, commandée par l’Imperator lui-même, marche sur le Milanais. Les Français décident de soutenir le choc. Bien mal leur en a pris. Ils sont exterminés. Confiant sur la valeur de ses troupes, l’Imperator prend la tête d’un détachement de 25000 hommes et fonce sur le Piémont où stationnent 24000 Français. A 1 contre 1, sur un terrain favorisant outrageusement la défense, les Impériaux réalisèrent un nouvel exploit. Vaincus et démoralisés, les ennemis prirent la fuite, l’Imperator décida alors de prendre dans le même élan la forteresse, véritable verrou du Piémont. Quelques heures plus tard, la province tombée aux mains autrichiennes en même temps que sa forteresse.
Pendant ce temps, la France, pour tenter de stopper l’avancée autrichienne, se mit dans l’idée d’ouvrir un second front, dans le dos des armées impériales : à Venise. Fort de son avantage naval écrasant, elle fit le blocus de Venise et y débarqua des troupes en même temps qu’en Istria. Après plusieurs semaines de siège, ces 2 provinces se rendirent conformément aux consignes impériales d’avant-guerre. L’Imperator avait en effet envoyé à tous ces gouverneurs de province le mot d’ordre suivant : « Faites savoir à tous mes sujets qu’ils doivent résister à l’ennemi le plus longtemps possible sans mettre en péril la survie de leur communauté ». La forte cohésion et l’honneur autrichien assuraient à l’Imperator que ses sujets ne se rendent pas trop vite comme pourrait le faire des pleutres espagnols. Bien au contraire, il était nécessaire de tempérer leur ardeur pour éviter des morts inutiles. Bref, informé du débarquement français, l’Imperator dépêcha la réserve de Vienne pour chasser du sol national l’ennemi.
Après la capture du Piémont, l’Imperator ordonne un repositionnement stratégique de ses armées.
Au Sud, des renforts viennent prendre position sur le Piémont et renforcer l’armée de Milan pendant que l’armée des Alpes fait le siège de la Savoie.
Dans l’Empire, une armée se regroupe à Krain pour chasser les Français d’Istria. Venise étant inaccessible du fait de la maîtrise des mers par la France. Cependant, cela ne présente pas une grande gêne puisque les troupes françaises n’osent pas sortir de Venise de peur d’être exterminées.
Au Centre, une armée prend position le long du Rhin pour fermer l’accès et exploiter toute opportunité à venir. 2 détachements sont envoyés en Suisse pour soutenir l’invasion des Alpes françaises.
Au Nord, 1 armée d’invasion se positionne sur le Palatin avec la double mission de défendre Cologne et le Palatinat et de bousculer les troupes françaises pour conquérir l’Est ennemi.
Image
La stratégie d’ensemble de l’Imperator paye. Bien que les troupes impériales n’aient que peu avancé encore, l’usure des troupes ennemies est forte. L’Autriche a en effet multiplié les combats afin d’affaiblir les armées françaises. Devant la menace d’une concentration de troupes impériales dans le secteur alpin, les armées françaises ont diminué leurs effectifs au Nord pour gonfler ceux du Sud.
De ce fait, l’armée stationnée au Palatin est passée à l’offensive. Les Français ont été exterminés et des renforts impériaux sont arrivés au Palatinat. La voie est ouverte mais il est nécessaire au préalable de faire tomber la forteresse du Luxembourg, véritable verrou. Les Impériaux rassemblent alors une importante artillerie et pilonnent la ville depuis plusieurs jours déjà.
Au Sud, l’armée des Alpes a pris la Savoie. Ses positions avantageuses en Suisse et en Savoie lui ouvrent tout le Sud de la France. Le roi de France a bien tenté à de multiples reprises de bousculer nos troupes et reconquérir les Alpes. Il n’a rencontré que la défaite.
La stratégie impériale est un chef d’œuvre d’efficacité. Alors que le roi de France, craignant que la prise du Luxembourg par ses ennemis n’ouvre trop rapidement la route de Paris, réorganise ses armées en envoyant une partie de celles situées en Provence affronter nos troupes à l’Est, l’Imperator lance l’offensive contre le Dauphiné.
Son plan de génie est simple : « la France perd systématiquement à 1vs1. Comme elle est obligée de mobiliser plus d’hommes que nous pour réussir à nous repousser, elle n’est pas en mesure de défendre efficacement 2 fronts en même temps. Quand elle se concentre au Sud, nous frappons au Nord. Quand elle se concentre au Nord, nous frappons au Sud ».
L’armée des Alpes a pour ordre de prendre le Dauphiné en un assaut unique puis de foncer sur le Lyonnais qu’elle devra faire tomber avant que les troupes françaises stationnées en Provence pour la plupart n’arrivent. Autant le dire tout de suite : c’est une opération parfaite que vont mener les autrichiens. Malgré une marche forcée de plusieurs centaines de kilomètres, malgré un assaut difficile dans le Dauphiné, en pleine montagne, malgré une bataille contre une armée française, le Lyonnais est atteint en novembre et pris dans la foulée en un seul assaut.
L’Imperator a posé le pied dans la vallée du Rhône. Les troupes françaises sont en infériorité et en déroutes. La route est ouverte pour Paris. L’armée du Nord, elle, a été repoussée mais sans grandes pertes et tout en permettant cette forte avancée au Sud. Sa mission est donc un succès.
Durant l’année, l’Istria a été libérée et seuls 9000 français restent à Venise mais dans une prison. Ils ne peuvent rien faire qu’attendre ou rembarquer. La mort les guettes plus à l’intérieur des terres.
L’imperator, suite au triomphe de l’assaut du Dauphiné et du Lyonnais, lance l’invasion générale de la France. Le royaume de France, épuisé, affaibli, vaincu, rassemble difficilement ce qu’il lui reste dans la métropole : 55000 hommes sous le commandement de leur meilleur chef. L’Autriche, dispose de 120000 hommes en France divisée en 5 armées pour limiter les complications liées au ravitaillement en territoire ennemi.
Le Rhône est franchi ! 80000 Autrichiens remontent vers Paris. L’Imperator en laisse 25000 en Bourgogne pour assurer les arrières tout en faisant le siège de la province. Le reste, divisée en 2 armées, se positionnent en Nivernais et Orléanais. Pendant ce temps, les Français rassemblent leur force à Paris. Au Nord-Est, l’armée du Nord a profité des succès au Sud pour pénétrer à nouveau au Luxembourg et lance l’assaut de la forteresse. Une 2e armée est en marche à travers la Lorraine pour faire la conquête de la Champagne.
A ce moment, le monde retient son souffle devant le moment à venir, un retentissement dans l’Histoire du monde : Paris va tomber ! Depuis presque 300 ans, l’orgueilleuse Cité grouillante n’est pas tombée à l’ennemi. C’est le symbole de l’invincibilité française qui est sur le point de disparaître à jamais.
Turenne lance ses 45000 français contre les 28000 autrichiens de l’Orléanais. Le plan français est évident : battre une à une les 5 armées autrichiennes en jouant sur sa supériorité numérique ponctuelle. Pendant ce temps, la famille royale, réfugiée en Bretagne, a fait fondre la vaisselle d’or de Versailles pour payer la levée de nouvelles troupes. En cours de formation en Bretagne, elles représentent le dernier espoir du roi. Mais tout le monde sait qu’elles ne seront pas plus efficaces que les précédentes et surtout insuffisante en nombre. L’Imperator dispose encore de 100000 hommes en réserve en Autriche. Toujours est-il que Turenne a reçu un ordre clair : retarder le plus possible les Autrichiens en attendant la venue des renforts...
... Ce sera la plus belle des victoires de l’Imperator, elle est devenue une légende à elle seule et est aujourd’hui un lieu de pèlerinage mondial. L’Histoire garde cet événement en mémoire. Les Hommes aussi. Certains parlent de l’Envol de l’Aigle divin. On parle de cette bataille comme un tournant dans l’histoire européenne. Dans l’Empire, cette bataille, symbole de la campagne Triomphale de France, est plus que célébrée. D’un côté, on honore, on vénère ce jour de gloire immortelle pour l’Empire et l’Autriche, mais d’un autre, on rend hommage avec une tristesse profonde, on pleure la mort de l’Imperator !!!
11 juillet 1689. L’Imperator est informé par ses éclaireurs de l’arrivée prochaine d’une importante force française, largement supérieur en nombre et composé aux 2/3 de cavalerie. Il décide mener ce difficile combat sur le terrain qu’il choisira. 3 messagers sont envoyés au commandant du détachement du Nivernais à 2 jours de marche de là afin qu’ils se mettent en route en toute diligence pour l’Orléanais.
L’Imperator choisit le site du village de Chamouilly. Situé au pied d’un plateau boisé, ce petit hameau se trouve à une petite centaine de mètres de la Seine qui le longe sur sa droite. Tout autour, de vastes prairies et collines légères. L’ensemble forme une sorte de goulot d’étranglement dont le centre est le village. De plus, le plateau boisé dissimule à la vue de toute personne venant du Nord ce qui pourrait se trouver derrière.
Le plan de l’Imperator est une œuvre d’art. Allant probablement combattre à 2 contre 1 et ne disposant que d’une cavalerie 3 fois inférieure en nombre à celle ennemie, les Autrichiens se positionnent de manière à tromper leur adversaire et à exploiter au maximum l’avantage du terrain. Ainsi, 3000 fantassins, les meilleurs tireurs de l’armée, prennent place sur le plateau boisé. La cavalerie est divisée en 2 ailes de 4000 hommes. Elles se positionnent derrière le plateau afin d’être dissimulée à la vue de l’ennemi. 5000 Autrichiens prennent position dans le village. Les 12000 restant se positionnent entre le village et la Loire. 1000 hommes ont été chargés de sécuriser le pont sur la Seine qui se trouve à 4 km au sud du village. Le point faible du dispositif étant les unités placées sans défense naturelle entre le village et le fleuve, l’Imperator décide de choyer particulièrement ces troupes. Déjà, y sont placés, les vétérans et les plus éprouvés des soldats de l’armée impériale. Ensuite, l’Imperator passera la journée au milieu d’eux dispensant à droite et à gauche une petite phrase, un petit mot, sur l’importance du rôle qu’ils vont jouer.
12 juillet en soirée. Les Français sont là ! Ils prennent position à 5 km de là pour passer la nuit. Le combat sera pour demain.
13 juillet 8h30. La bataille commence. Conformément à ce qu’avait imaginer l’Imperator, les Français pensent avoir sous les yeux toute l’armée autrichienne d’après leur mouvement. Leur force sont de 16000 fantassins et 35000 cavaliers. Une armée bien mal équilibrait dira l’Imperator. Turenne choisit de diviser ses fantassins en 2 groupes : de 8000 hommes. L’un se met en marche dans le but de prendre le village, il est appuyé par 3000 cavaliers. L’autre se positionne en face des 12000 Impériaux avec sur ses flancs 15000 cavaliers. Un détachement de 7000 cavaliers semble faire le tour du plateau boisé pour arriver sur le côté gauche et à l’arrière des troupes impériales. Enfin, 5000 cavaliers restent en retrait, probablement pour surveiller ce plateau boisé si jamais des Impériaux en sortaient.
L’Imperator a confiance en son plan mais surtout en ses hommes. Il sait qu’il peut leur faire confiance mais le combat lui paraît tout de même très difficile et il pense déjà à la manière d’organiser la retraite en bonne et due forme, si nécessaire, avec en face autant de cavalerie prompte à poursuivre. Il faudrait parcourir les 4 km jusqu’au pont, le franchir, puis le détruire avant d’être rattrapé par l’ennemi.
1) Conformément à ses instructions avant la bataille, la 1er unité de cavalerie impériale part à la rencontre des cavaliers français contournant le plateau. Les fantassins embusqués sur le plateau ont pour ordre de pratiquer un tir d’usure sur toute unité longeant sa position au signal prévu.
1) Les Impériaux dans le village subissent les 1er tirs et assauts de l’ennemi. La cavalerie ne pourra guère être efficace ici et donc c’est essentiellement un combat à pied où les 5000 autrichiens prennent progressivement le dessus sur les 8000 français. Le corps de cavalerie française sera lourdement sonné dès sa 1er charge et mis hors d’état pendant un bon moment.
1) A droite, les 8000 français et 15000 cavaliers se mettent en marche. Le choc est rude pour les 12000 Impériaux qui forment des carrés pour résister au mieux à la cavalerie ennemie. Les pertes s’accumulent vite de chaque côté mais à ce rythme, c’est l’Autriche qui perdra.
2) Les 7000 cavaliers français entrent en vue des 4000 cavaliers autrichiens. Ils lancent la charge. Les cavaliers autrichiens patientent un peu puis font mine de prendre panique et de fuir vers les bois.
2) Le village est maintenant une immense mêlée agrémentée de coups de feu et de cris. Les cadavres de l’ennemi jonchent le sol en plus grand nombre.
2) Les carrés impériaux souffrent. Les pertes sont importantes et supérieures à présent du coté autrichien. L’Imperator décide de déplacer ses carrés de manière à empêcher tout contournement par l’ennemi qui lui permettrait de revenir sur le centre du front (village) par l’arrière. L’armée souffre mais tient tête.
3) Les cavaliers français ont suivi ceux autrichiens et pénètrent dans les bois. Les 3000 fantassins embusqués font un carnage. En moins d’une heure, le détachement français est anéanti. La cavalerie autrichienne cachée dans les bois en ressort pour rejoindre le corps de 4000 cavaliers resté derrière le plateau.
3) Nous commençons à prendre de plus en plus le dessus au centre. Le village sera un tombeau pour les français.
3) L’armée commence à se débander sur la droite. C'est la survie de l'armée autrichienne qui est en jeu. L’Imperator n’hésite pas et lance son cheval à toute bride pour rejoindre ses hommes et les rallier. A sa vue, les Autrichiens se ressaisissent et se regroupent autour de l’Empereur. Mais l’espoir est mince si cela continue ainsi. L’Imperator sait qu’il pourra compter bientôt sur le soutien de ses troupes presque intactes du flanc gauche. Il faut tenir et pour cela l'Imperator n'hésite pas à combattre au 1er plan. La vigueur des troupes autrichiennes atteint son paroxisme.
4) Les 3000 fantassins du plateau ont pour ordre de se regrouper à la lisière Est du plateau pour déboucher ensuite sur l’arrière des Français. Face à eux, les 5000 cavaliers français restés en retrait plus les 3000 sonnés lors de la charge contre le village. La cavalerie impériale réunie (8000) doit charger la cavalerie française en retrait avec l’appui des fantassins du plateau. Il ne faut plus perdre de temps. L’aile droite ne tiendra pas éternellement et l’Empereur s’est engagé personnellement dans le combat.
4) Les Français sont repoussés au centre. Leurs pertes sont terribles. Les Autrichiens survivants se lancent à l’attaque de la cavalerie française déjà chargé par la notre.
4) L’Imperator, informé des succès des autres secteurs, ordonnent le repli sur le village de son armée. Les troupes d’élites autrichiennes, galvanisées par la présente impériale, se replient lentement et en bon ordre. Les pertes ont diminué depuis quelque temps. La vigueur des français est moins forte. La cavalerie est moins efficace après 5 ou 6 charges.
5) La cavalerie française, noyée sous le nombre, panique et prend la fuite avec le reste des fantassins français. La cavalerie autrichienne ne les poursuit pas et se repositionnent pour affronter le gros de l’armée française. L’infanterie impériale va à la rencontre des troupes commandées par l’empereur pour les relayer.
5) Turenne, voyant que la situation devient nettement moins favorable pour lui et admiratif devant la ténacité des troupes autrichiennes sonne la retraite générale. Il avait parié sur une victoire rapide, la seule chose que pouvait lui permettre sa forte cavalerie. Son plan a échoué et il n’a plus assez d’infanterie pour faire face.
Les Autrichiens se répandent en hourras et cris de joie à la hauteur de leur crainte avant la bataille. L’Imperator est une nouvelle fois acclamé. Il prononcera un discours qui dès les premiers mots sonnera différemment aux oreilles des héros présents. Sur le coup, personne ne pouvait comprendre la teneur de ce discours….il s’agissait en fait d’un discours d’adieu. L’Imperator, lors de son intervention physique pour rallier les fuyards, avait été touché à l’abdomen. A peine venait il de féliciter ses hommes, de leur souhaiter le bonheur et de les avoir exhorté à toujours se comporter avec honneur et à défendre l’Empire envers et contre tous, qu’il s’écroula. Sur les visages autrichiens, un même voile d'effroi glaça tous les sourires. Ainsi quitta ce monde l’Imperator, sur sa plus grande victoire militaire. L’Empire, en deuil, envoya une ambassade au roi de France et lui offrit la paix sans conditions afin de pouvoir rendre une dernière fois honneur à leur guide éternel. Louis XIV se garda d’afficher sa joie devant une offre aussi inespérée qui lui évitait de lourdes pertes amplement justifiées vu l’ampleur de sa défaite et signa la paix avec les représentants de l’Imperator.
« Dieu a rappelé son 2e fils auprès de lui », c’est sous cette épitaphe que repose de nos jours l’Imperator.