Juin 1938
Les premiers grands raids aériens ayant étés une franche réussite, les Français entreprirent d’approfondir leurs tactiques de bombardements stratégiques afin de mieux cibler les infrastructures militaires et les dépôts de munitions, très nombreux à l’arrière du front. Symbole de ces nouvelles tactiques, l’intérêt retrouvé pour la guerre sur mer et notamment contre l’Italie, qui occupait depuis un moment déjà la Corse, alors que les Anglais eux, stationnaient en Sardaigne. Préparant la reconquête du dernier territoire français occupé par les fascistes depuis la libération de la Tunisie, les Français créèrent une première division de marine, prenant pour modèle les fusiliers marins de la dernière guerre.
On voit aussi les intérêts de la France par le programme MN, qui devrait voir le Joffre fendre les océans à partir de fin 1939, un an après le Richelieu et le Strasbourg, des bâtiments de guerre ultra moderne conçus pour rivaliser avec la Royal Navy. La reconversion de l’armée française en force blindé et mécanisé ne devrait pas se faire avant 1939, d’ici là, il y avait peu de chances de percer en Allemagne.
Les élections, qui devaient avoir lieu début juin, furent reportées à juillet pour ne pas déstabiliser les soldats, alors engagés dans une grande attaque à Wilhelmshaven le 11 juin. Les combats, extrêmement meurtriers, voient s’opposer la cavalerie française chargeant désespérément alors que les blindés allemands n’ont aucun mal à repousser cette attaque. Pis, les Allemands contre-attaquent à Münster le 14 juin faisant cesser l’offensive française. Alors que la débâcle paraît totale, seul le retour de la 1ere armée et des blindés de Gentilhomme permettent de stopper l’attaque le 21 juin. Le bilan est terrible : 16.000 morts, disparus ou prisonniers, de nombreux blessés pour à peine 7.000 pertes allemandes… S’ajoute à cela, l’échec du débarquement en Corse. (Mon MP est passé de 230 à 210… Ça commence à être ingérable !)
Pour une fois, la censure ne s’applique pas et le peuple est rapidement au courant. La crise politique voit la déchéance de Laval, qui avait misé gros sur l’offensive sur Wilhelmshaven. Mais la rage fait aussi que le pacifisme s’estompe : « les Boches ont tué trop des nôtres » entend-on dans la rue. Alors que la déconfiture de la droite de Laval est consommée, la gauche chute de moitié dans les intentions de votes. En 10 jours, la France vient de perdre plus de soldats que durant l’opération Wacht am Deutschland au début de l’année. La rage réclame vengeance.
Ne pouvant plus supporter ces politiciens incapables de vaincre, les Français descendent massivement dans la rue, provoquant la chute du gouvernement Laval, la démission du président Lebrun, et l’anarchie la plus totale. Au 1er juillet, jour des élections, Paris est à feu et à sang. Personne ne sait qui dirige qui, qui fait quoi. La police tire sur tout ce qui bouge, il y a déjà près de 200 morts et la garde républicaine ne sait comment réagir. On dit même que des agents nazis provoquent des troubles, incitant à la haine…
Alors que tous ont baissé les bras, alors que les Politiciens ont abandonné, un homme vient rétablir la situation.
« Alors que j’étais avec des amis en train de piller une maison d’un riche, un de ces planqués qui ont provoqué la ruine de la France, les policiers sont arrivés. J’ai cru qu’ils allaient tirer, mais ne l’ont pas faits et nous ont invité à les suivre. Nous sommes arrivés devant le Palais Bourbon, et là, une foule de gens se pressait autour d’un homme. Je me rappel voir été frappé dès le début par son sourire, ce sourire qui disait « moi je suis avec vous, ayez confiance. » Cet homme parlait de victoire, comme si c’était possible. Avec les autres, ça sonnait faux, mais avec lui, c’était si vrai. Il nous disait : « Je vous promets, j’en fais le serment, de remporter des victoires contre l’Axe dès le mois de juillet. Il y aura des défaites, c’est certain et nul ne peut vous dire le contraire, surtout en Allemagne, mais je vous promets qu’ensemble nous gagnerons cette guerre. » Je me mis à rêver. Notre dernière victoire remontait à quand déjà ? Difficile de le savoir avec la censure, je dirais avril. Ce n’était pas si loin finalement, mais en fait, le front était redevenu le même ou peu s’en faut que celui de 1937. Bah, en fait, je voulais croire en lieu, je voulais croire en cet homme, en ce Jean de Bourbon… »
Anonyme, 1er juillet 1938.