La situation est tendue en Germanie : la résistance aux troupes romaines, toujours farouche , empêche tout déplacement de légion.
Carthage est en position délicate. Les Puniques ont intercepté la Legio VII qui se formait aux portes de la ville. Réaliste quand à ses chances de remporter une bataille, le tribun romain refuse la bataille. Un long siège s’annonce.
Les imposantes murailles entourant la ville ont un effet de dissuasion certain. Prête à se défendre, la garnison a pris de nombreuses mesures pour retarder le plus possible l’armée ennemie. Les renforts sont en route, mais ils prendront beaucoup de temps pour arriver. Trop de temps ?
C’est avec grand étonnement que le gouverneur d’Afrique reçut une missive de paix des Carthaginois. La cessation des hostilités ainsi qu’un tribut important en or et en argent miroitait.
Quelle pouvait bien être la motivation des Carthaginois à se soumettre ainsi, alors même qu’ils étaient en position de force ? Ce va-et-vient en Afrique était bien étrange. Certes, seule une partie du gigantesque empire carthaginois, morcelé entre diverses factions, avait voulu participer à cette guerre. Était-ce pourtant là une raison d’abandonner un gain certain ? Quoi qu’il en soit, le gouverneur accepta la proposition avant même d’en référer au sénat, qui n’aurait pas eu le temps de décider avant la capitulation probable de Carthage.
Intrigué, mais loin d’être rassuré, le sénat décida l’expansion prochaine du territoire romain en Afrique. Carthage était trop isolée, il fallait consolider la position au plus tôt pour éviter de pareilles peurs à l’avenir. En attendant la levée de nouvelles légions, Faustus Lupus comptait porter le coup de grâce aux Souabes qui s’étaient terrés en Dacie. Confronté à une force supérieure à Galic, il fut forcé de retraiter et d’attendre des renforts.
La Legio VI Iovia, fraîchement formée, devait lui prêter main forte.
L’Italie était capable de prodiges économiques. Les colonnes interminables de marchandises et d’argent qui se dirigeaient vers Rome constituaient une source inépuisable de revenus. Les patriciens s’enrichissaient à vue d’œil, étendant leurs domaines, les ports et les mines de la région grâce à ces moyens.
La poigne de fer des légionnaires ne manquait pas de faire son effet en Germanie. Peu à peu, la population s’habituait à ses nouveaux maîtres. Un procédé long, mais efficace.
Faustus Lupus quitta ce monde avec une conscience tranquille, bien que n’ayant pu soumettre les derniers Souabes.
Sa mort affaiblit considérablement la position des Iunii. Son cousin Sextus Carvilius Cotta était un homme respecté, son âge avancé toutefois ne laissait pas entrevoir un long patronat, et ses successeurs immédiats n'avaient pas acquis de grande influence politique.
Les frontières frémissaient de la perte du meilleur général romain. Ils étaient tous prêts : Souabes, Sarmates, Liguriens, Dalmates, à fondre sur les provinces au moindre signe de faiblesse …
Pour autant, Carvilius Cotta ne comptait pas sombrer dans la faiblesse, bien au contraire …