Posté : mer. nov. 30, 2005 9:39 pm
Le Roi de France parle
Nos souhaits relatifs à la Savoie sont simples: cet Etat ne doit pas être vassalisé.
Nous soutenons les paroles du Roi d'Espagne, qui parle avec la voix de la sagesse. La mesure de ses propos et de ces actes, ainsi que sa sincérité l'honore et rejoint les notres.
Ses remarques sur la "gloutonnerie coloniale" de l'Angleterre sont justes. L'Angleterre occupe la moitié de l'Amérique et n'a a pas encore eu la gentillesse de nous indiquer où elle souhaitait s'arrêter un jour. Si elle estimme qu'il est de son droit naturel d'occuper le monde, qu'elle le dise maintenant.
Quand ensuite elle s'empare du Centre de Commerce de l'Empire du milieu, c'est un abus. Lorsqu'elle affirme ensuite qu'il s'agit de laisser les autres nations y commercer, c'est de la forfaiture. Personne n'a jamais demandé l'aide de l'Angleterre à ce niveau et l'empire du milieu ne nous y avait pas interdit le commerce. Les marchands anglais disposeront de facilités inégalées pour y placer leurs interêts tandis que les autres paieront le prix fort. Si il s'agit vraiment d'assurer le commerce pour les nations européenes, qu'elle confie ce centre à la Russie.
Quant à ces comparaisons statistiques, elle ne riment à rien: les centres de commerces chinois sont les plus riches de la terre. Si il s'agissait d'équilibrer les chiffres ( et pourquoi d'ailleurs), qu'elle prenne aux infidèles ceux d'Ispahan ou de Mascate.
Une telle argumentation est à la limite de l'insulte. Je n'ose imaginer qu'il s'agisse de mauvaise foi, mais si l'Angleterre souhaite conserver de la crédibilité qu'elle nous indique ses limites et la place qu'elle souhaite accorder aux autres outre-mer.
En ce sens, ce problème rejoint celui de l'Autriche en Allemagne: la volonté ou la pratique de l'hégémonie. En ce sens également, je conçois que mon très cher cousin espagnol ne soit que mollement mobilisé par l'appel d'une des hégémonies à aller briser l'autre. Nous sommes assez proche de cette inclinaison.
Cependant nous faisons encore un différence entre les deux cas.
- Nous parlons de la survie de nos cousins européens. L'Angleterre a eu la délicatesse de laisser les dynasties regnantes en Ecosse et en Irlande à leur place. L'Archiduc se moque des droits des souverains chrétiens. Seule l'annexion, illimitée, compte. Si on observe l'histoire, ou une simple carte d'Europe, on s'aperçoit que toutes les provinces qui ont été vassales de l'Autriche ont été ensuite annexées, la Franche-Compté et Bern n'étant protégés que par le traité de Metz.
- L'Angleterre conserve encore une chance de nous indiquer si elle se conçoit des limites. Nous avons perdu cet espoir avec l'Autriche. En analysant le discours de l'Archiduc, on s'aperçoit qu'il est persuadé d'être de droit le souverain unique (et sans vassal) de la moitié de l'Europe:
1 - "J'ai le droit d'annexer car cela fait partie du Saint-Empire"
2 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car cela est de la culture de mon Etat (Germanique, Hongrois, Tchèque, Slovaque)"
3 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car je doit combattre les hérésies"
4 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car il est normal qu'historiquement l'Autriche soit présente en Italie" (?)
5 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car il me faut un accès à la mer" (authentique - Piémont).
Et j'oubliais au final:
"J'ai le droit d'annexer car je ne vois pas pourquoi d'autres nations iraient plus vite et plus loin que moi"
En jonglant entre ces justifications, l'Archiduc se donne le droit d'annexer finalement ce que bon lui semble, au mépris des valeurs qui sont les notres.
C'est pourquoi, connaissant du reste la capacité de l'Archiduc a l'auto-critique et au compromis, nous avons peu d'espoir en l'issue de la conférence de Madrid. Je soutiens néanmoins totalement l'initiative de l'Espagne. Nous apporterons notre meilleur vin de Guyenne
Nos souhaits relatifs à la Savoie sont simples: cet Etat ne doit pas être vassalisé.
Nous soutenons les paroles du Roi d'Espagne, qui parle avec la voix de la sagesse. La mesure de ses propos et de ces actes, ainsi que sa sincérité l'honore et rejoint les notres.
Ses remarques sur la "gloutonnerie coloniale" de l'Angleterre sont justes. L'Angleterre occupe la moitié de l'Amérique et n'a a pas encore eu la gentillesse de nous indiquer où elle souhaitait s'arrêter un jour. Si elle estimme qu'il est de son droit naturel d'occuper le monde, qu'elle le dise maintenant.
Quand ensuite elle s'empare du Centre de Commerce de l'Empire du milieu, c'est un abus. Lorsqu'elle affirme ensuite qu'il s'agit de laisser les autres nations y commercer, c'est de la forfaiture. Personne n'a jamais demandé l'aide de l'Angleterre à ce niveau et l'empire du milieu ne nous y avait pas interdit le commerce. Les marchands anglais disposeront de facilités inégalées pour y placer leurs interêts tandis que les autres paieront le prix fort. Si il s'agit vraiment d'assurer le commerce pour les nations européenes, qu'elle confie ce centre à la Russie.
Quant à ces comparaisons statistiques, elle ne riment à rien: les centres de commerces chinois sont les plus riches de la terre. Si il s'agissait d'équilibrer les chiffres ( et pourquoi d'ailleurs), qu'elle prenne aux infidèles ceux d'Ispahan ou de Mascate.
Une telle argumentation est à la limite de l'insulte. Je n'ose imaginer qu'il s'agisse de mauvaise foi, mais si l'Angleterre souhaite conserver de la crédibilité qu'elle nous indique ses limites et la place qu'elle souhaite accorder aux autres outre-mer.
En ce sens, ce problème rejoint celui de l'Autriche en Allemagne: la volonté ou la pratique de l'hégémonie. En ce sens également, je conçois que mon très cher cousin espagnol ne soit que mollement mobilisé par l'appel d'une des hégémonies à aller briser l'autre. Nous sommes assez proche de cette inclinaison.
Cependant nous faisons encore un différence entre les deux cas.
- Nous parlons de la survie de nos cousins européens. L'Angleterre a eu la délicatesse de laisser les dynasties regnantes en Ecosse et en Irlande à leur place. L'Archiduc se moque des droits des souverains chrétiens. Seule l'annexion, illimitée, compte. Si on observe l'histoire, ou une simple carte d'Europe, on s'aperçoit que toutes les provinces qui ont été vassales de l'Autriche ont été ensuite annexées, la Franche-Compté et Bern n'étant protégés que par le traité de Metz.
- L'Angleterre conserve encore une chance de nous indiquer si elle se conçoit des limites. Nous avons perdu cet espoir avec l'Autriche. En analysant le discours de l'Archiduc, on s'aperçoit qu'il est persuadé d'être de droit le souverain unique (et sans vassal) de la moitié de l'Europe:
1 - "J'ai le droit d'annexer car cela fait partie du Saint-Empire"
2 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car cela est de la culture de mon Etat (Germanique, Hongrois, Tchèque, Slovaque)"
3 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car je doit combattre les hérésies"
4 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car il est normal qu'historiquement l'Autriche soit présente en Italie" (?)
5 - "Si ce n'est pas le cas, j'ai le droit d'annexer car il me faut un accès à la mer" (authentique - Piémont).
Et j'oubliais au final:
"J'ai le droit d'annexer car je ne vois pas pourquoi d'autres nations iraient plus vite et plus loin que moi"
En jonglant entre ces justifications, l'Archiduc se donne le droit d'annexer finalement ce que bon lui semble, au mépris des valeurs qui sont les notres.
C'est pourquoi, connaissant du reste la capacité de l'Archiduc a l'auto-critique et au compromis, nous avons peu d'espoir en l'issue de la conférence de Madrid. Je soutiens néanmoins totalement l'initiative de l'Espagne. Nous apporterons notre meilleur vin de Guyenne