Tours 11 à 14.
Caché dans les arbres et alors que la terre explose tout autour de moi, mon opérateur radio me tend le combiné et me crie : "L'Etat-Major, Camarade Colonel !"
- Alors, où en êtes vous, Colonel Boudi ? Pourquoi n'ai-je toujours aucun rapport sur la situation au Kolkhoze 138 ?
Rien qu'à l'idée de répondre au Major Général Nesmelov dans la situation présente me glace d'effroi. "MMM, mais, mais, Camarade Général, c'est la guerre ici, nous sommes pris sous le feu des chars ennemis, impossible de vous présenter un rapport dans ces condi..."
- Où en est le Kolkhoze ? Avez-vous repoussé l'ennemi ?
- Camarade Général, l'ennemi dispose d'une puissance de feu terrible, avec 10 chars décomptés. Il y a peu un Stuka semait la panique parmis mes hommes. Nous avons perdu l'Atelier de tracteurs, le Lt JImbo et tout son peloton ou presque sont exterminés.
- Il faut reprendre l'Atelier ! Vous devez ordonner une offensive, vous devez les repousser ! Vous avez des chars pour ça !
- Da, Camarade Général. 3 T34 qui viennent d'arriver, mais il y a 10 chars en face, dont une majortié de PZ IV. Mes pertes sont conséquentes, les Allemands sont nombreux, j'ai besoin de renforts, Camarade Général !
- Niet ! Vous devez tenir et repousser les fascistes avec ce que vous avez ! Que font vos canons anti-chars ?
- Il ne m'en reste plus que deux d'opérationnels, Camarade Général. A l'instant nous venons d'immobiliser un Panzer par un coup dans les chenilles ( Sgt Mad !) mais la plupart des obus rebondissent sur le blindage des chars ennemis. Je demande l'autorisation de décrocher Camarade, ici le moral faibli, des hommes parlent de fuir vers l'arrière !
- Abattez les ! Abattez Le premier traître qui recule ! Pas de défaitisme, Colonel Boudi ! Vous devez repousser l'ennemi, tenir le Kolkhoze, ou vous devrez vous expliquer devant les Camarades du NKVD !
Le Colonel Boudi redonne alors le combiné à l'opérateur, la bouche terriblement sèche. Les obus, le bruit, les rafales de mitrailleuses, tout cela, un bref instant, n'existe plus. Il ne pense plus qu'aux hommes du NKVD et à sa famille, restée à Moscou. Il reprend alors le combiné et hurle à ses chefs de pelotons : Plus un pas en arrière ! Nous vaincrons ou nous mourrons sur place ! J'ordonne une offensive générale des chars sur l'Atelier des tracteurs !
