Les nouvelles de Radio Tokyo
Les Yankees se gargarisent depuis peu de leur débarquement à Hokkaido. Dans leur crasse ignorance, ils voient cet acte de violence comme une apogée de l'art de la guerre. Ils tentent d'intoxiquer leur population en prétendant avoir réussi un coup de force.
Or, tout homme sensé sait qu'il n'en est rien. Hokkaido n'a pas de valeur stratégique plus élevée que Saipan, les îles Bonin, Commodore, les Kouriles ou Sakhaline. Tout ce que peut fournir cette conquête, c'est une base pour attaquer les véritables îles mères du Japon. À quoi sert une base de départ, si l'on est incapable de parvenir à l'arrivée? Chaque sujet de l'Empereur sait que Hokkaido est une colonie sans grande importance pour le coeur d'un véritable Japonais. Les Ainu qui la peuplent sont de sots mineurs, et les ressources de cette île ne sont pas de valeur pour cette guerre.
Moi, général Azeni Takeshima, soupçonne que les chimpanzés composant l'état-major américain connaissent la vérité, ou du moins la sentent au fin fond de leur coeur de pierre. Ils ont tenté d'étendre leur progression vers les Kouriles et vers Sakhaline. Ils y ont perdu des milliers des leurs grâce à l'héroisme incomparable des garnisons locales. À 5 contre 1, les nez-roses s'y sont cassés les dents.
Pour combler les pertes, les États-Unis ont du stopper leur avance dans les colonies sibériennes. Les partisans locaux, sous le commandement d'officiers de réserve réactivés, font du bon travail et gênent tout déplacement.
Pire encore, l'offensive vers le Honshu. En l'espace de deux jours seulement, les Américains ont perdu près de 30 000 hommes et quantité de matériel. La victoire a été acquise tellement rapidement que nos soldats s'en sont trouvés frustrés, ennuyés par les longs mois d'inaction causés par la lâcheté des Américains. En terrain montagneux, enneigé, les vaillants guerriers japonais ont fauché les soldats obèses qui venaient à leur rencontre.
La graisse trouvée en grandes masses sur les corps ennemis a servi à produire des bougies qui réduiront notre consommation nocturne d'électricité. La puanteur des Américains était telle que nos hommes ont du s'équiper de protections. Selon toute vraisemblance, ces soldats suivaient l'exemple du président Chuck Elvis, qui avait annoncé il y a un mois au Washington Post ne se laver qu'une fois par semestre, parce qu'il ne voyait pas l'utilité de le faire plus fréquemment.
Les Canadiens ont eux aussi été téméraires, et ont attaqué des troupes de garnison, volant bas pour frapper les lignes de ravitaillement. Mal leur en a pris! En une semaine, ils ont perdu une centaine d'appareils, sans causer de dégâts autres que la destruction de deux camions. La DCA sur place a fait du bon travail, nous saluons les servants des pièces qui ont rabattu le caquet des mangeurs de Caribou.
Ici, l'ont voit les pertes enregistrées par l'ennemi en une seule heure:

Les bombardements barbares des villes japonaises ont continué, et de fait, le rationnement est maintenu. Les stocks en munitions, médicaments, pièces de rechange et nourriture en conserve sont toujours hauts. L'état-major impérial a prévu les agissements de ses médiocres adversaires et a pris des mesures préventives qui montrent aujourd'hui toute leur efficacité.
La fierté du Japon se dresse face à l'ogre ploutocrate. Notre peuple accompli ce dont aucun de nos ennemis ne peut rêver. La population civile jeûne pour permettre à notre armée de disposer de tout ce qu'elle souhaite. Hier, l'Empereur a observé la parade de la promotion annuelle des officiers cadets de l'armée impériale. Pas un de ces durs jeunes hommes ne doute de la défaite américaine.
Hakkō ichiu!