-Quoi ? Mais comment ?!
-Sergent ! Il y en a qui vit encore sergent ! »
Kévin s’approcha lentement vers un soldat adossé à un muret. La vision de ce soldat lui donna envie de vomir. Le soldat avait un bras en moins, et il tenait dans son autre bras un soldat -son frère- mort. Le sang au sol était encore frais et provenait du bras du soldat mais aussi et surtout du corps de son frère, décapité et quasiment démembré…
« Mais que s’est-il passé ?! » Ces mots sortirent avec émotion de la bouche du sergent. Une boucherie s’offrait à ses yeux. Il n’en revenait toujours pas quand une faible voix s’éleva.
« Soldat Martin… Au rapport…
-Que s’est-il passé ? Des Boches ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas mis à l’abri ? Pourquoi n’avait vous pas utilisé la DCA ?
-Non. Pas de Boches…
-Qui alors ?
-Des… des Anglais…
-Nos alliés ? Mais comment ? »

Région de Münster-24 juin après-midi.
« Les Boches sont en déroute ! Haha ! Nous allons les poursuivre la baïonnette dans les Reins.
-C’est bien pour ça que nous sommes l’avant-garde soldat Martin. Une avant-garde blindée en plus !
-Tiens des avions ? Sergent ?
-Non ! Les Boches non pas d’aérodromes derrière nous. Et la chasse veille. Continuez d’avancer.
-Sergent ?! Sergent ! Les avions viennent vers nous ! SERGENT ! »
Les Bombardiers larguent leurs bombes qui font des ravages tandis que les survivants sont mitraillés par la chasse et les BEP. Impossible que les Anglais n’aient pas remarqué qu’ils attaquaient des Français.
« Frérot ! Accroche-toi frérot. Les soins vont arriver… Frérot ? Frérot… Ne m’abandonne pas ! FREROT ! »
Dans l’incident dit du bombardement du 24-06, les Français perdirent toute leur avant-garde blindée : 20 chars, 350 morts et 110 blessés graves. Seuls 50 hommes pourront reprendre le combat. L’incident diplomatique fut très important et l’anglophobie alla croissante en France. Certains poussèrent jusqu’à crier « MORTS AUX ANGLAIS ! » Les familles en larmes défilants sur les champs Elysées marquèrent grandement les Français.


