10 DECEMBRE 1941 – 04 FEVRIER 1942
IWO JIMA EST REPRISE.
WAKE EST INVESTIE PAR LES TROUPES DE SA MAJESTÉ.
L’IJN REPREND LA SUPRÉMATIE NAVALE DANS LE PACIFIQUE.

I. A la reconquête d’Iwo Jima.
La perte d’Iwo Jima, allant de pair avec l’anéantissement des 2 divisions affectées à la défense de l’archipel a abasourdie l’Etat-Major et le peuple japonais dans son ensemble. Pourtant Iwo Jima n’est pas à proprement parler un grand objectif stratégique : pas de piste, peu d’installations portuaires. Ce ne peut être en aucun cas une base de départ pour porter un nouveau coup sur les îles mères japonaises. Mais on peut très bien imaginer que les Yankees y construisent les installations qui y font défaut. Par ailleurs, la présence de 6 divisions de Marines aboutit à un raisonnement paradoxal. Ces troupes sont une défense très sérieuse, mais aussi un objectif bien alléchant à détruire. La décision tombe rapidement : Iwo Jima doit être reprise !
Cet objectif nécessite une certaine préparation. Les troupes nécessaires à sa réalisation, de l’infanterie de marine entraînée, ne sont pas au Japon, mais à Java, à 4000 km plus au sud. Aussi, des transports de troupes, sous bonne garde, partent début décembre pour Osaka. Il faut éviter par contre le Pacifique Centre, afin d’échapper à une éventuelle flotte de combat américaine. Les transports feront donc étape à Formose, pour longer la route la plus sûre : les côtes chinoises. Le 14 décembre 1941, enfin, les hommes débarquent à Osaka, au Japon. Les forces d’invasion sont presque prêtes à intervenir.
La flotte d’invasion est précédée par la flotte de combat de l’Amiral en Chef de l’IJN : l’Amiral Yamamoto. Il concentre entre ses mains la toute puissance de l’IJN : 7 porte-avions, 5 cuirassés, dont les Titans Yamato et Musashi, des croiseurs de combat et autres navires légers de soutien. Si nous rencontrons une flotte U.S., ce sera quitte ou double.
L’île elle-même, ou plutôt les Marines U.S., sont pilonnés sans relâche par nos bombardiers tactiques. C’est là l’un de nos atouts majeur ! L’île est à portée des bombardiers japonais, mais elle se trouve hors du champ des chasseurs américains, le ciel est donc à nous.
10 décembre 1941. Alors que les Marines sont pris sous les bombes, nous pensons avec crainte que Nimitz ne tente de les évacuer. Yamamoto place donc sa flotte à l’Est d’Iwo Jima, pensant intercepter toute flotte US tentant d’évacuer les Américains. Mais c’est une erreur que nous risquons de payer cher : de fait notre flotte se troupe à portée et sous le feu des bombardiers navals ennemis ! Il faut absolument décrocher. Yamamoto fait demi-tour, pour faire route à l’Ouest d’Iwo Jima, hors de portée des avions US. Dans le même temps, Les chasseurs basés à Eniwetok reçoivent des nouveaux ordres : ils doivent couvrir Yamamoto. Par ailleurs, et afin de protéger nos navires, tous nos bombardiers reçoivent l’ordre de patrouiller à l’ouest d’Iwo Jima. Cela représente 5 escadrons de bombardiers tactiques, 1 escadron de chasse et surtout entre 3 et 6 escadrons de bombardiers navals : 12 escadrons en tout, une force de frappe certaine. Et c’est cette force de frappe qui ne va pas tarder à débusquer une flotte US, commandée par l’Amiral Halsey : 5 porte-avions et divers navires d’escorte. Les Américains ont commis la même erreur que nous : ils ont placé leurs navires à portée de bombardiers navals. Mais eux, à la différence, ne peuvent repousser nos BN avec de la chasse, ils sont trop loin. Harcelé par nos avions, Halsey parvient finalement à s’échapper, à gagner l’Est d’Iwo Jima… pour croiser la route de Yamamoto. Un court affrontement, car Yamamoto, nous l’avons vu, préfère gagner une zone où sa flotte sera protégée par nos propres bombardiers. Seulement 4 heures d’affrontement, mais 4 heures suffisantes pour couler le CV USS Ranger.
12-13 décembre. Nos avions continuent de pilonner de nombreux navires, dans une large zone située à l’Ouest d’Iwo Jima. Nous ne savons pas d’où ils proviennent, mais c’est sûr : les Américains ont concentré là une force navale incroyable : nos pilotes sont exténués par des rotations incessantes, et les pertes américaines s’allongent. Et c’est là, à l’ouest d’Iwo Jima, avec l’appui de notre aviation basée à terre, que Yamamoto va donner le coup de grâce à Halsey. Durant 5 heures, les deux flottes vont s’affronter. Combat aéronaval exclusivement, les canons ne pourront tonner du fait des distances. On s’affronte sans se voir, mais la guerre sur mer n’en est pas moins terrible. Nos glorieux marins et aviateurs couleront le Yorktown 2, le Saratoga et le Bunker Hill, les 3 derniers porte-avions d’Halsey.
La flotte ennemie réduite à sa plus simple expression, les bombardiers tactiques retournent à ce qu’ils savent faire : désorganiser des unités terrestres. Les Marines d’Iwo Jima subissent à nouveaux de violents bombardements. Ou pourrait pour ainsi dire que le travail est déjà fait quand notre infanterie de marine donne l’assaut aux plages d’Iwo Jima, le 19 décembre à 21h00. Le 20 décembre à 02h00, les 90.000 Marines hissent le drapeau blanc : Surrender ! Iwo Jima est reprise ! Quant à la guerre sur l’eau, elle se poursuit impitoyablement. Nos avions torpilleur n’ont de cesse de pourchasser 2 flottes ennemies repérées entre Iwo Jima et Marcus Island.
II. Objectif Wake.
Nous l’écrivions, entre Wake et Marcus Island, Wake est un objectif nettement plus stratégique. De plus prendre Wake permet de couper les troupes américaines retranchées à Marcus de leurs bases logistiques.
Nos flottes prennent dans le plus grand secret la route d’Eniwetok. Nous espérons ne pas être repérés par les avions U.S. Eniwetok est la base de départ idéale pour l’opération, à 600 miles au sud de Wake. Eniwetok est atteinte le 03 janvier 1942. Après quelques heures de repos, nos hommes remontent dans les navires. Nos avions sur zone nous ont déjà donné de nombreuses photographies, qui nous permettent d’estimer les forces ennemies sur place : il y a là-bas des troupes de garnison, 1 division de Marines et 1 division d’infanterie, mais équipée avec du vieux matériel. 9 janvier, 22h. C’est l’assaut ! Mais nous ne bénéficions pas ici du formidable soutien aérien que nous avions à Iwo Jima. Qu’importe : l’île sera conquise, nous en sommes sûrs.
Nous ne sommes cependant pas sans inquiétude. Nos nombreux navires sont attaqués par des bombardiers navals ennemis, basés à Wake même. Heureusement notre chasse d’Eniwetok, toujours elle, veille au grain, même si l’éloignement est un sérieux handicap. Elle reste un formidable soutien à notre aviation embarquée.
10 janvier, 07h. Pas moins de 36 navires ou groupes de navires, menés par l’Amiral King, arrive à portée de notre flotte. Va alors s’engager la plus formidable bataille navale de cette guerre. Ce sont des centaines d’avions qui luttent dans les cieux, qui pour couler un porte-avions adverse, qui pour abattre un de ces maudits bombardier en piqué. La bataille sera très longue. Elle va s’achever 40 H plus tard, par une seconde et lourde défaite américaine. 1 CV, 2 BB, 2 croiseurs lourds ainsi que des escortes mineures seront coulées. Mais de nôtre côté, nous pleurons la mort du Yamato, le formidable Titan des mers de 73.000 tonnes en pleine charge. Nous perdons aussi des navires de transport, hélas chargés de troupes.

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Mais ce sacrifice n’est pas vain : le 12 janvier Wake est prise ! Les derniers défenseurs sortent des ruines dans lesquelles ils avaient trouvé un piètre refuge. Il s’agit là d’un bouleversement complet de la guerre dans le Pacifique. Wake était une pièce majeure, un fortin avancé des forces armées américaines dans le Pacifique. C’est un porte-avions incoulable que nous venons de capturer. Porte-avions qui va d’ailleurs nous servir immédiatement. Nous y reposons tous nos avions disponibles pour la chasse en mer. C’est entre Wake et Midway que nous allons couler les derniers porte-avions et autres cuirassés ennemis, par des sorties incessantes jusqu’au 30 janvier. La flotte US du Pacifique est anéantie.
Bilan des pertes estimées entre le 10/12/41 et le 04/02/42
Etats-Unis :
• 8 porte-avions,
• 6 cuirassés,
• 2 croiseurs de bataille,
• 2 croiseurs d’escorte,
• 4 transports de troupes,
• 3 escadrons de chasse,
• 4 escadrons d’intercepteurs,
• 13 escadrons de bombardiers navals,
• 7 divisions de Marines Corps,
• 1 Garnison,
• 1 division d’infanterie.
Empire du Japon :
• 1 cuirassé super-lourd,
• 3 transports de troupes,
• 3 divisions d’infanterie de marine, noyées dans les transports.