La moitié des chefs helvètes étant manifestement partis à la cueillette aux champignons et à la chasse au daim

, c'est contre toute attente le parti griffoniste qui l'emporte. Il y aura donc bataille en ce mois de juillet -58 !!
Les forces helvètes ne possédant pas au moins 5 unités, elles n'obtiennent pas le statut d'armée. Ce sera donc une bataille de taille escarmouche.
Les Romains totalisent 14 PF d'auxiliaires et 32 PF de légions + 5 de Jules, soit 51 PF. Les Helvètes ont 14 PF + 2 d'Orgétorix, soit 16 PF. On obtient donc un 3/1.
Les modificateurs sont +1 pour plus de cavalerie et +1 pour un meilleur CiC, soit +2.
Un 4 au dé+2=6 nous donne le résultat DE, Défenseur Eliminé !! C'en est donc fini des envahisseurs helvètes !!
Les Romains testent la mort du Légat Trebonius, qui s'en sort indemne.
Mais laissons la parole à quelqu'un qui s'y connait :
(1) Le même jour, César apprenant par ses éclaireurs que l'ennemi avait posé son camp au pied d'une montagne, à huit mille pas du sien, envoya reconnaître la nature de cette montagne et les circuits par lesquels on pouvait la gravir. On lui rapporta que l'accès en était facile. (2) À la troisième veille, il ordonne à T. Labiénus, son lieutenant, de partir avec deux légions et les mêmes guides qui avaient reconnu la route, et d'occuper la hauteur, et il lui fait part de son dessein. (3) Pour lui, à la quatrième veille, il marche aux ennemis par le même chemin qu'ils avaient pris, et envoie toute la cavalerie en avant. (4) P. Considius, qui passait pour très expérimenté dans l'art militaire, et avait servi dans l'armée de L. Sylla, et ensuite dans celle de M. Crassus, est détaché à la tête des éclaireurs.
(1) Au point du jour, T. Labiénus occupait le sommet de la montagne, et César n'était qu'à quinze cents pas du camp des ennemis, sans qu'ils eussent, ainsi qu'on le sut depuis par des prisonniers, connaissance de son arrivée ni de celle de Labiénus ; (2) lorsque Considius accourt à toute bride ; il annonce que la montagne dont Labiénus avait ordre de s'emparer est au pouvoir de l'ennemi, qu'il a reconnu les armes et les enseignes gauloises. (3) César se retire avec ses troupes sur la plus proche colline, et les range en bataille. Labiénus, à qui il était prescrit de ne point engager le combat avant de voir l'armée de César près du camp ennemi, afin que l'attaque eût lieu en même temps sur tous les points, restait sur la hauteur dont il était maître, attendant nos troupes, et sans engager l'action. (4) Il était enfin tout à fait jour lorsque César apprit par ses éclaireurs que Labiénus occupait la montagne, et que les Helvètes avaient levé leur camp ; Considius, troublé par la peur, avait déclaré avoir vu ce qu'il n'avait pu voir. (5) Ce même jour, César suivit les ennemis à quelque distance selon sa coutume, et campa à trois mille pas de leur armée.
(1) Le lendemain, comme il ne restait plus que deux jours jusqu'à la distribution du blé à l'armée, et que Bibracte, la plus grande sans contredit et la plus riche des villes des Héduens, n'était plus qu'à dix-huit mille pas, César crut devoir s'occuper des vivres, s'éloigna des Helvètes et se dirigea vers Bibracte. (2) Quelques transfuges de L. Émilius, décurion de la cavalerie gauloise, en donnèrent avis aux ennemis. (3) Les Helvètes, ou attribuant à la peur la retraite des Romains, d'autant plus que la veille, quoique maîtres des hauteurs, ils n'avaient pas engagé le combat ; ou bien se flattant de pouvoir leur couper les vivres, changèrent de projets, rebroussèrent chemin, et se mirent à suivre et à harceler notre arrière-garde.
(1) Voyant ce mouvement, César conduit ses troupes sur une hauteur voisine, et détache sa cavalerie pour soutenir l'attaque de l'ennemi. (2) En même temps il range en bataille sur trois lignes, au milieu de la colline, quatre légions de vieilles troupes, et place au sommet les deux légions qu'il avait nouvellement levées dans la Gaule citérieure, ainsi que tous les auxiliaires ; il fait aussi garnir de soldats toute la montagne, (3) rassembler les bagages en un seul endroit, que fortifient les troupes qui ont pris position sur la hauteur. (4) Les Helvètes, qui suivaient avec tous leurs chariots, réunirent leur bagage dans un même lieu ; leur front serré repousse notre cavalerie ; ils se forment en phalange, et attaquent notre première ligne.
(1) César renvoie tous les chevaux, à commencer par le sien, afin de rendre le péril égal pour tous et la fuite impossible, exhorte ses troupes et marche au combat. (2) Nos soldats, lançant leurs traits d'en haut, rompent aisément la phalange des ennemis. L'ayant mise en désordre, ils fondent sur elle, le glaive à la main. (3) Les Gaulois éprouvaient une grande gêne pour combattre, en ce que plusieurs de leurs boucliers se trouvaient, du même coup des javelots, percés et comme cloués ensemble, et que le fer s'étant recourbé, ils ne pouvaient ni l'arracher, ni se servir dans la mêlée de leur bras gauche ainsi embarrassé. Un grand nombre d'entre eux, après de longs efforts de bras, préfèrent jeter leurs boucliers et combattre découverts. (5) Enfin, accablés de blessures, ils commencent à lâcher pied et à faire leur retraite vers une montagne, à mille pas à peu près. (6) Ils l'occupent bientôt, et les nôtres les suivent, lorsque les Boïens et les Tulinges qui, au nombre de quinze mille environ, fermaient la marche de l'ennemi, et en soutenaient l'arrière-garde, nous attaquent sur notre flanc, que la marche avait laissé à découvert, et nous enveloppent. À la vue de cette manoeuvre, les Helvètes, qui s'étaient retirés sur la montagne, se hâtent de revenir et de recommencer le combat. (7) Les Romains tournent leurs enseignes et s'avancent des deux côtés ; ils opposent leur première et leur seconde ligne à ceux qu'ils ont déjà vaincus et repoussés, et leur troisième aux nouveaux assaillants.
(1) Aussi ce double combat fut-il long et opiniâtre. Les ennemis, ne pouvant soutenir plus longtemps l'effort de nos armes, se retirèrent, comme ils avaient fait d'abord, les uns sur la montagne, les autres vers leurs bagages et leurs chariots. (2) Durant tout ce combat, qui se prolongea depuis la septième heure jusqu'au soir, personne ne put voir un ennemi tourner le dos. (3) Près des bagages on combattit encore bien avant dans la nuit ; car ils s'étaient fait un rempart de leurs chariots, et lançaient d'en haut une grêle de traits sur les assaillants, tandis que d'autres, entre ces chariots et les roues, nous blessaient de leurs javelots et de leurs flèches. (4) Ce ne fut qu'après de longs efforts que nous nous rendîmes maîtres des bagages et du camp. La fille d'Orgétorix et un de ses fils y tombèrent en notre pouvoir. (5) Après cette bataille, il leur restait environ cent trente mille hommes ; ils marchèrent toute la nuit sans s'arrêter. Continuant leur route sans faire halte nulle part, même pendant les nuits, ils arrivèrent le quatrième jour sur les terres des Lingons. Les blessures des soldats et la sépulture des morts nous ayant retenus trois jours, nous n'avions pu les poursuivre. (6) César envoya aux Lingons des lettres et des courriers pour leur défendre d'accorder aux ennemis ni vivres ni autres secours, sous peine, s'ils le faisaient, d'être traités comme les Helvètes. Lui-même, après ces trois jours, se mit avec toutes ses troupes à leur poursuite.
(1) Les Helvètes, réduits à la dernière extrémité, lui envoyèrent des députés pour traiter de leur soumission. (2) L'ayant rencontré en marche, ils se jetèrent à ses pieds, lui parlèrent en suppliants, et implorèrent la paix en pleurant. Il ordonna aux Helvètes de l'attendre dans le lieu même où ils étaient alors ; ils obéirent. (3) César, quand il y fut arrivé, leur demanda des otages, leurs armes, les esclaves qui s'étaient enfuis vers eux. (4) Pendant qu'on cherche et qu'on rassemble ce qu'il avait exigé, profitant de la nuit, six mille hommes environ du canton appelé Verbigénus, soit dans la crainte qu'on ne les mette à mort après leur avoir enlevé leurs armes, soit dans l'espoir que, parmi un si grand nombre de captifs, ils parviendront à cacher et à laisser entièrement ignorer leur fuite, sortent à la première veille du camp des Helvètes, et se dirigent vers le Rhin et les frontières des Germains.
(1) Dès que César en fut instruit, il ordonna aux peuples sur les terres desquels ils pouvaient passer de les poursuivre et de les ramener, s'ils voulaient rester innocents à ses yeux. (2) Ils furent livrés et traités en ennemis. Tous les autres, après avoir donné otages, armes et transfuges, reçurent leur pardon. (3) Il ordonna aux Helvètes, aux Tulinges, aux Latobices de retourner dans le pays d'où ils étaient partis. Comme il ne leur restait plus de vivres et qu'ils ne devaient trouver chez eux aucune subsistance pour apaiser leur faim, il ordonna aux Allobroges de leur fournir du blé ; il enjoignit aux Helvètes de reconstruire les villes et les bourgs qu'ils avaient incendiés. (4) La principale raison qui lui fit exiger ces choses fut qu'il ne voulait pas que le pays d'où les Helvètes s'étaient éloignés restât désert, dans la crainte qu'attirés par la fertilité du sol, les Germains d'outre-Rhin ne quittassent leur pays pour celui des premiers, et ne devinssent les voisins de notre province et des Allobroges. (5) À la demande des Héduens, les Boïens reçurent, à cause de leur grande réputation de valeur, la permission de s'établir sur leur propre territoire ; on leur donna des terres, et ils partagèrent plus tard les droits et la liberté des Héduens eux-mêmes.
(1) On trouva dans le camp des Helvètes des registres écrits en lettres grecques et qui furent apportés à César. Sur ces registres étaient nominativement inscrits ceux qui étaient sortis de leur pays, le nombre des hommes capables de porter les armes, et séparément celui des enfants, des vieillards et des femmes. (2) On y comptait en tout 263,000 Helvètes, 36,000 Tulinges, 14,000 Latobices, 23,000 Rauraques, 32,000 Boïens. II y avait parmi eux 92,000 combattants ; le total s'élevait à 368,000 Gaulois. Le nombre de ceux qui rentrèrent dans leur pays fut, d'après le recensement ordonné par César, de cent dix mille.