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Georges Remi, dit "Hergé", le père de Tintin, fut le compagnon de route de plusieurs dirigeants de l’extrême droite belge.
Issu des rangs de la droite catholique, tendance maurrassienne, Hergé fut l’ami de Léon Degrelle, dirigeant du fascisme en Belgique et nazi convaincu. Après 1940, sa carrière professionnelle se poursuivra au sein du journal Le Soir, volé par la propagande nazie et dirigé par un quarteron de collabos.
Il provient de la droite catholique marquée par les années 30 et la situation politique de cette décennie. Le dessinateur rencontre au collège bruxellois Saint-Boniface ceux qui incarneront l’extrême droite religieuse et culturelle: l’abbé Wallez, le véritable père spirituel d’Hergé, Paul Jamin, qui, sous le pseudonyme de "Jam", dessinera les caricatures antipolitiques et antisémites dans "Le Pays réel", organe du parti Rex, ainsi que Léon Degrelle lui-même, le "Chef" de cette formation.
Hergé a illustré la brochure de ce dernier, "Histoire de la guerre scolaire", en 1932. Juste avant la guerre, Hergé a prété son concours à un journal financé par l'ambassade d'Allemagne à Bruxelles: "L'Ouest" . Il y publiera une série "neutraliste" intitulée les "Aventures de Mr Bellum" et y caricaturera violemment la position de la France en décembre 1939.
Quand les nazis s’installent en Belgique, le jeune dessinateur en profite largement.
Le journal " Le Soir ", dit "Le Soir volé" était alors dirigé par Raymond De Becker qui, issu des rangs démocrates-chrétiens, devint un adepte du national-socialisme. Contrôlé et toléré par les nazis, ce quotidien avait une diffusion maximale. A un moment donné, il ira jusqu’à tirer à 300.000 exemplaires. Tintin contribua au succès du quotidien. Les années 40-44 furent les meilleures pour Hergé. Il n’a jamais autant dessiné. Les aventures de Tintin paraissent d'abord dans un supplément, Le Soir Jeunesse. Parmi le lectorat du " Soir ", il fidélise un public de plus en plus tintinophile avec des dessins, en règle générale, apolitiques qui n’évoquèrent que rarement la guerre ou l’occupation. Sauf dans " L’Etoile mystérieuse ", où une orientation clairement anti-américaine et antisémite se manifeste sans complexe. Dans la première édition de L'Étoile Mystérieuse, l'expédition internationale à laquelle participe Tintin ne compte que des pays neutres ou membres de l'Axe, et leur déloyal concurrent est sous pavillon américain et financé par un certain Blumenstein, nom à connotation juive. Ce nom sera remplacé par Bohlwinkel et le pavillon américain par celui d'un pays imaginaire dans des versions ultérieures. Une planche qui caricaturait des marchands juifs se réjouissant des affaires qu'ils allaient faire grâce à la fin du monde avait été supprimé dans l'album.
L'œuvre d'Hergé contient aussi d'autres dessins douteux dans ce registre ; ils ont pratiquement tous été corrigés par la suite, à l'exception notable du nez de Blumenstein, que Hergé projetait de redessiner - sans jamais pourtant prendre le temps de le faire. Les rafles visant à déporter les Juifs de Belgique vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau s’organisèrent durant cette même période ( voir notre article précédent Dossier Belgique:l'Etat belge a aidé à déporter les juifs)
Il semblerait que le doute ne soit plus permis.
