Je trouve un peu fort que tu arrives à dire qu'on est en régime parlementaire. Ou alors tu te limites purement et simplement à la lettre d'une constitution qui n'est ni respectée ni appliquée depuis... 1958?buzz l'éclair a écrit : Donc, la particularité de la 5ème République, c'est uniquement les pouvoirs et la responsabilité du Président.
Pour le reste, on a un fonctionnement parlementaire classique. Non ?
Si le Législatif est phagocyté par l'Exécutif, il n'y a rien d'anormal pour un régime parlementaire quel qu'il soit. Il n'y a pas de différence sur cet aspect avec nos voisins. Chez eux, l'opposition, minoritaire, ne renversera jamais le ou les partis au pouvoir. En fait, ce qui sépare ces pays du nôtre, c'est plutôt qu'ils ont, eux, réussi à mettre en place un vrai statut pour l'opposition.
C'est en raison de ces pouvoirs et responsabilité du Président que la cohabitation pose problème : les pouvoirs parlementaire et présidentiel tiennent chacun leur légitimité de l'élection au suffrage universel direct et quand les majorités présidentielle et parlementaires sont dissonnantes, Parlement et Présidence s'affrontent au lieu de marcher au même pas.
En fait, ce que j'essaye de dire plus clairement, c'est que la 5ème République, selon moi, a un système parlementaire des plus classiques et que ce qui fait sa particularité est la coexistence d'un vrai système présidentiel, à l'américaine.
Le régime est bancal. Mais je ne dirai pas qu'il est aberrant.
Je ne dis pas qu'il est le meilleur, je dis juste qu'avec ce particularisme, et surtout avec le quinquennat, il fonctionne plutôt pas mal. Il est juste, mais quand même, dommage qu'aucun statut ne soit prévu pour l'opposition.
Où est dans un régime où la responsabilité est moniste inversée, ce n'est pas devant les assemblées mais devant le président que le gouvernement est responsable! Si c'est un régime parlementaire, je dois franchement revoir mes cours de constit'!
Il faut voir les choses en face: les aspects parlementaires du régime sont des fictions.
Sur la cohabitation, je me répète: en quoi est-ce un problème que le président et l'assemblée ne soient pas du même bord? Le pays était paralysé en 1997-2002? En 1993-1995? En 1986-1988? Pas du tout. Le président est remis dans sa place constitutionnelle et il n'affronte pas le parlement puisqu'il n'en a aucun moyen! Il est limité à ses pouvoirs sans contreseing prévus par le texte. Bref, les cohabitations, c'étaient les seules périodes où notre régime à fonctionné légalement! Enfin, dans pas mal de pays, le président est élu au SUD (Pologne, Finlande, Autriche), et on ne s'emmerde pas avec ces histoires de cohabitation pour une seule raison: la constitution locale est respectée et le chef de l'Etat n'est pas là pour gouverner.
Enfin bref, à mes yeux tu te contredis en disant que le régime est parlementaire mais en même temps présidentiel. Hérésie, peut-être, mais le régime mixte ça n'existe pas. Ou ça s'appelle le Principat.

Si le régime était présidentiel, les Chambres ne seraient pas une resucée du Soviet Suprême et auraient le pouvoir de renverser le président.
C'est en tout ça que le régime actuel est aberrant: il ne respecte pas "la grille des régimes", il ne respecte pas la séparation des pouvoirs. Et le ver est dans le fruit depuis 1958, inévitable depuis le coup d'État de 1962.