Suivi à la radio une intervention de Jean-Claude MILNER, qui vient de sortir un livre "Relire la Révolution".
A la base, c'est un linguiste, et je n'ai pas encore lu son livre, mais il semble qu'il replace la Révolution Française dans le contexte intellectuel de l'époque : les personnes cultivées se référaient à des catégories datant de l'Antiquité, en particulier aux idées de
Polybe sur les types de régimes politiques et la transition de l'un à l'autre. Ils n'avaient donc pas du tout la même perception intellectuelle que nous des changements qu'ils vivaient.
En ce qui concerne Robespierre (personnage clivant s'il en fut et j'espère ainsi animer un peu un forum un peu morne

), il remarque que son action a visé à recadrer la Révolution, qui était devenue une
ochlocratie et à la repolitiser en remplaçant les massacres aveugles, tels ceux de
Septembre, par une pratique normée et encadrée : ce qu'on a appelé la Terreur. Pour lui des énergumènes comme
Fouché ou
Carrier n'agissaient pas comme des politiques, mais comme des crimininels. Et c'est d'ailleurs quand il a voulu les sanctionner qu'ils l'ont fait chuter.
D'autre part, il fait remarquer que Robespierre voyait la Terreur et le gouvernement de Salut Public commes des mesures transitoires et amenés à disparaître le plus tôt possible.
Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements.
Hérodote
Rien n'arrête le progrès. Il s'arrête tout seul.
Alexandre Vialatte
L'historien ne va pas à reculons, mais il a un rétroviseur.