C'est un document très étonnant et dérangeant que publie CNRS Editions sous le titre « Berlin 1942, le voyage d'un collabo au coeur de la Gestapo », présenté par l'historien Laurent Joly
Un court récit, très détaillé, à mi-chemin entre le journal intime et le PV de police, d'un séjour forcé à Berlin, dans les salles d'interrogatoire de la Gestapo.
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On verra que, dès le printemps 1942, un simple sous-officier SS est au courant du projet de « solution finale » et qu'il n'hésite pas à en faire part à son « visiteur » français.
Si même un sous-officier SS était au courant, comment les hauts responsables du régime purent-ils prétendre qu'ils n'étaient pas au courant ?
Ca me dépasse !
« D'après une théorie, le jour où quelqu'un découvrira exactement à quoi sert l'Univers et pourquoi il est là, ledit Univers disparaîtra sur-le-champ pour se voir remplacé par quelque chose de considérablement plus bizarre et inexplicable.
Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite. »
D. Adams
A mon avis, c'est plutôt une preuve accablante "dans l'autre sens". Si on savait d'ores et déjà que toute l'intelligentsia était au courant, on sait maintenant que le simple sous-officier savait, et sans doute qu'en fait, toute la population savait. Au delà de l'Allemagne, les Alliés savaient aussi.
« Et c’est parti ! (Поехали! [Poïekhali!]) » https://fr.pobediteli.ru/
Un petit calcul, et on s’en va !
Boudi a écrit :A mon avis, c'est plutôt une preuve accablante "dans l'autre sens". Si on savait d'ores et déjà que toute l'intelligentsia était au courant, on sait maintenant que le simple sous-officier savait, et sans doute qu'en fait, toute la population savait. Au delà de l'Allemagne, les Alliés savaient aussi.
Y compris les Soviétiques
Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements.
Hérodote
Rien n'arrête le progrès. Il s'arrête tout seul.
Alexandre Vialatte
L'historien ne va pas à reculons, mais il a un rétroviseur.
On verra que, dès le printemps 1942, un simple sous-officier SS est au courant du projet de « solution finale » et qu'il n'hésite pas à en faire part à son « visiteur » français.
Qu'un sous-officier SS soit au courant du projet de « solution finale » en avril 1942 n'est en rien "étonnant". Les déportations de Juifs allemands ont débuté en septembre 1941, Chelmno a ouvert ses portes en décembre et ce projet est connu de la quasi totalité de l’appareil administratif et répressif nazi dès mars 1942. Qui plus est, les massacres commis à l'Est par les Einsatzgruppen ne laissent aucun doute quand au sort réservé aux Juifs des territoires occupés. Qu'il en parle à son "visiteur", qui fait partie de la "maison" au sens large et que le sort des Juifs indiffère au plus haut point, n'est pas plus surprenant.