Je viens de terminer un livre superbe, Radio Londres : Les voix de la liberté (1940-1944), d'Aurélie Luneau. Il retrace l'épopée de ce qui est devenu peu à peu une arme de guerre dans les mains de la France Libre, et du gouvernement britannique, puisqu'en fait, les Français de l'époque n'en avaient pas conscience, mais les gaullistes n'avaient droit qu'à quelques minutes d'expression par jour, le reste des émissions en français étant concocté par les agents de Sa Gracieuse Majesté.
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Je ne connaissais pas du tout l'origine de ce V de la Victoire, ainsi détourné plus tard en chiffre romain, et je l'ai appris dans le livre d'Aurélie Luneau.
Le 14 janvier 1941, le speaker de la section belge de la BBC, Victor de Laveleye, lance une campagne à destination de ses compatriotes, les incitant à tracer des V partout en Belgique. Le V est déjà un symbole double : c'est la première lettre du mot Victoire en français, et du mot Vrijheid (Liberté) en flamand. Ce mot d'ordre fut un immense succès : les V fleurissent en Belgique, mais aussi en Hollande et dans le Nord de la France. Il est ensuite relayé par les ondes françaises de la BBC, et les V commencent à se répandre partout en France et dans le reste de l'Europe : on en trace sur les murs, les automobiles des Allemands, voire sur la capote des soldats, on entoure d'un cercle le V des Verboten qui ont hélas fleuri partout... Coïncidence étonnante, l'idée d'étendre la campagne des V à la France est due à Emile Delavenay, qui fondera en 1959 l'ATALA, que j'ai eu moi-même l'honneur de présider de 2000 à 2008. Résistance passive, symbolique, et terriblement efficace. Le symbole a fait son chemin : il est en peu de temps devenu le symbole universel de la Victoire.
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