Décade 1830-1840
Début de tour: une bonne main de départ, des 7 cartes tirées, 5 seront jouées, à moins d'avoir des cartes de réaction, ce qui n'est pas le cas ici.
Les adversaires? On pourrait parler de deux antagonistes, bien que les structures de commandement soient assez chaotiques. L'amiral Thrawn coordonne les actions britanniques à partir du Raj, tandis que le général d'infanterie Vonazien commande le quartier général des forces russes à Orenbourg.
L'initiative change à chaque round, celui jouant la carte avec le moins de points d'opérations (le chiffre en haut à gauche de chaque carte) commence. Les Britanniques ouvrent le jeu avec l'envoi d'un émissaire.
1830 - Round 1 - Royaume-Uni
Le capitaine Sir Alexander Burnes, officier de Sa Majesté, est envoyé à Lahore. Il doit convaincre le maharadjah de l'Empire Sikh de s'allier au Royaume-Uni, une tâche ardue, la réputation des Britanniques n'est pas des meilleures ... et encore moins celle de son représentant, qui commet l'erreur fatale de vouloir conter fleurette à la femme d'un noble de haut rang. Il finira bien vite décapité (jet de dés de 2, alors qu'il aurait fallu faire au moins 5).
1830 - Round 1 - Russie
Les troupes stationnées à Orenbourg sont renforcées par quatre régiments venant de Biélorussie. Le Khanat kazakh tout proche voit ses jours comptés.
1830 - Round 2 - Russie
Deux cartes à 3 OPS, résultat impair aux dés, la Russie peut continuer ses opérations. Quatre régiments marchent vers la capitale kazakh et installent un khan-marionnette. La résistance a été minimale, et la structure modeste des forces a évité des pertes d'attrition, malgré úne steppe kazakhe au climat impitoyable.
Les deux OPS restant sont utilisés pour bouger le reste des forces d'Orenbourg, qui foncent vers Tachkent, la capitale du Khanat de Kokand. Là aussi, aucune perte d'attrition, une force aussi modeste peut vivre relativement facilement sur le pays, aussi pauvre soit-il.
1830 - Round 2 - Royaume-Uni
Foudroyés par cette double offensive russe, les Anglais accélèrent leurs actions et envoient le colonel Pottinger soumettre par la force le Baloutchistan. Laissant sagement un régiment pour couvrir ses arrières, cet illustre inconnu (néanmoins fils de Thomas Pottinger of Mountpottinger, excusez du peu, mais cela reste l'Irlande) fonce vers la capitale, Baluchi.
Celle-ci est cependant bien défendue. L'artillerie anglaise fait des ravages, les salves de la ligne criblent d'impacts les bastions balouchis impuissants, car ne disposant pas d'armes capables de riposter à cette distance. Les 7500 Anglais doivent cependant renoncer à forcer le destin face à deux fois plus de Balouchis bien décidés à tenir leur position.
À court de munitions, ils décident de se replier sagement, laissant derrière un carnage qui restera dans les annales (aucune perte britannique, six points de forteresse balouchis perdus, ces derniers sont irremplaçables). La retraite coûtera cependant quelques vies anglaises.
Les OPS restants permettent à Stoddart de quitter Téhéran pour Khorasan.
1830 - Round 3 - Russie
Vonazien ne veut forcer le destin devant Tachkent, l'armée russe lui semble trop faible. Il fait transférer trois nouveaux régiments vers Orenbourg.
1830 - Round 3 - Royaume-Uni
Pottinger termine son sombre ouvrage à Balouchi et obtient la capitulation de la forteresse. Là encore, les combats seront insignifiants, mais le soleil et la dysenterie coûteront de précieuses vies à l'armée des envahisseurs. Stoddart continue son voyage vers le Nord et s'installe chez les Turcomans, prodiguant force conseils sur la meilleure manière d'organiser la défense contre une éventuelle attaque russe.
1830 - Round 4 - Russie
Prévoyant des difficultés importantes à affronter le désert de Karakum, Vonazien tente une approche diplomatique envers le Khanat de Kiva. Le jeune officier Vitkievitch doit quitter son confortable poste en Perse. Sa soif d'alcool ne plait guère au Khan, et quelques intrigues bien ficelées de Stoddart, également sur place, achèvent de provoquer l'ire du maître. Vitkievitch est expulsé sans vivres de Geok Tepe, et ne tarde pas à mourir de soif dans ce rude environnement.
1830 - Round 4 - Royaume-Uni
Ce lèche-bottes de Thrawn parvient à organiser quatre nouveaux régiments à Delhi, en suppliant les officiers de la couronne et en amadouant quelques potentats locaux. L'armée britannique est prête à frapper.
1830 - Round 5 - Royaume-Uni
Elle est prête à porter un coup, mais ne sait pas trop où. En effet, l'amiral Thrawn voit que la Russie travaille à organiser une rébellion au Balouchistan, et ne sait pas trop s'il doit réagir (Thrawn voit ma carte, mais doit jouer d'abord, car sa carte a une valeur inférieure). Il préfère l'offensive, et dans un audacieux mouvement attaque de front au Punjab, voulant punir le maharadjah à Lahore.
Avec 13 régiments sous le commandement de Pottinger, un officier solide (valeur tactique de 3), il écrase pratiquement d'emblée les forces ennemies. Un embryon d'armée résiste cependant, obligeant Pottinger à une retraite momentanée (14 de 15 points de forteresse détruits). Retraite qui sombre dans un chaos logistique incroyable, car les routes de la région ne sont pas en état d'assurer l'approvisionnement régulier d'une telle force. 2150 hommes y resteront, Thrawn fulmine.
1830 - Round 5 - Russie
Pire, les agents russes ont menés leurs plans à bien et motivé plus de 10 000 Balouchis à prendre les armes contre l'oppresseur britannique. La garnison anglaise (un régiment) est encerclée, puis massacrée. Une fois la révolte couronnée de succès, les hommes repartent chez eux, les forces rebelles se dissolvent.
Le jeu d'un event (ici: rébellion) n'annule pas la valeur en OPS d'une carte, Vonazien peut donc tranquillement ordonner l'avancée de ses forces d'Orenbourg vers Tachkent, et ramassant les garnisons locales au passage.
Une force considérable, qui détruira 6 de 10 points de forteresse. La retraite se passe sans anicroches.
Vue d'ensemble en fin de tour:
La Russie contrôle le Khanat kazakh par soumission et a entamé la forteresse du Khanat de Kokand. Le Royaume-Uni n'a pu tenir le Balouchistan, mais n'aura aucune difficulté à réoccuper le pays, la forteresse de la capitale étant rasée, et aucune force armée n'étant en vue. L'Empire Sikh au Punjab ne tient plus qu'à un fil de soie, un maigre point de forteresse le sépare de la défaite militaire. Les autres entités sont neutres.