Le Quartier Général

Ok, j'ai hésité avec le titre "Hongrois, revez!" mais l'âge venant, je m'assagis

Voici quelques lignes sur ma partie de CK2 actuelle, toujours aussi amusante au niveau des enchainements d'histoires
Peu de screen pour le début

Arpàd Alexandre Ier  dit « côtes de fer » 907-945



Monté sur le trône très jeune en 907, très peu de sources écrites existent sur le début de son règne. Il unifia les turbulentes tribus hongroises et écrasa les bavarois et autres bohémiens qui lui cherchaient noise et s'empara de vastes terres autour de la Vienne actuelle. Le moine Jean qui écrivit la chronique des rois de Hongrie le décrit comme un géant barbu, habile à l'épée et entraîneur d'homme sans pareil. S'il avait fait emprisonner les missionnaires catholiques au début du règne, les sources chrétiennes décrivent ensuite abondamment l'illumination qu'eut le Roi avant une bataille contre des Petchenègues à l'ouest du Royaume. Devant l'envoyé du Pape Serge IV, bientôt dit « Le missionnaire », le Roi promit la conversion s'il remportait la victoire. Et comme de bien entendu, la victoire fut sienne.
Lors d'une splendide cérémonie sur les bords du Danube, le Roi reçu l’onction divine pendant qu'on immergeait les idoles de ses ancêtres. Il reçu le nom de baptême d'Alexandre.
Si l'ouest du Royaume, largement occidentalisé au contact des italiens et des allemandes accepta sans difficulté la conversion, l'est se montra largement plus réfractaire, inaugurant une suite d'évènements qui allaient coûter cher à la Hongrie.
Une terrible guerre civile et religieuse pour secouer le règne du vieux Roi et protester contre l'adoration du « Dieu clouté » éclata en 941. Le Roi passa les dernières années à se battre contre les transylvaniens soutenus en sous main par les bohémiens et les bavarois.
Voici comment le moine Jean décrit sa fin.
« De plus en plus malade, Alexandre se faisait porter dans une litière fermée, lui qui avait toujours été à cheval. Une grosseur de la taille d'une courge suppurait au niveau de son flanc droit, bien que maintenue avec des bandages de lin, elle menaçait constamment de s'en échapper. Entouré de prêtres qui tentaient de sauver son âme de ses péchés passés, le Roi glissait lentement vers son créateur »
On prétendit que l'on cacha la mort du Roi à l'armée pour éviter les troubles. Que la dernière bataille fut menée par la litière royale fermée, d'où s'échappait une odeur pestilentielle.
Son fils ainé Taksony, âgé de seulement 14 ans, revint en toute hâte de la capitale auprès de l'armée pour sécuriser sa couronne. Ceci fait, le Roi Arpàd Alexandre pouvait enfin officiellement mourir le 13 septembre 945, laissant le Royaume dans la tourmente.

Ah super un AAR CK2 ! Bon courage à toi !

Faut-il te souhaiter bonne chance ?

Il est évident que ce que l'on prefère dans CK2, c'est quand les choses tournent mal

Ca faisait longtemps.

j'espère qu'il n'y aura pas un petit Sarkozy sur le trône !

T'as pas inversé l'est et l'ouest

Oups
Il faut donc retenir ouest=gentil et catholique est=méchant et paien

"Hongrois rêvez !" aurait été un meilleur titre !
Bonne chance contre les Byzantins, les Slaves, les Germains et toute cette sorte de chose !

GA_Thrawn a écrit : ↑mar. avr. 07, 2020 9:38 am Ok, j'ai hésité avec le titre "Hongrois, revez!" mais l'âge venant, je m'assagis

Par contre je ne trouve rien sur Google, ça fait référence à quoi ?
https://www.google.com/search?client=fi ... r%C3%AAvez

Ba... on croit rêver

Moi, j'avais compris.

Ah d'accord... Je cherchais dans les éléments liés à la tentative de contre-révolution ou dans les derniers discours du fasciste au pouvoir.

Ça baisse les gars, ça baisse...

Arpàd Taksony dit "le noir" ou "le Boiteux" 945-997

Le 1er règne: 945-977



Monté sur le trône à 14 ans il se retrouve rapidement dans une situation catastrophique.
Il doit céder aux prétentions des rebelles pour sauver son trône.
Les terres autour de Vienne deviennent indépendantes et une large autonomie, notamment religieuse est accordée à l'est du pays autour d'une Transylvanie qui ne cessera d'embarrasser le souverain.
Le Roi n'oubliera jamais l'humiliation de Budapest, ou les grands nobles l'obligèrent à signer un texte pour limiter ses pouvoirs.


Le Roi recevant l'hommage du Duc de Transylvanie, manuscrit largement postérieur

Il épousa à 16 ans, la fille du Roi de Bohème, selon la volonté de son défunt père, afin de sécuriser la frontière nord. Lors de la chasse suivant la fête, son cheval se retrouva chargée par un sanglier, le Roi fut désarçonné, sa jambe brisé en milles morceaux. Les plaies suintantes firent craindre le pire. Le sort du royaume fut suspendu pendant quelques jours. Mais Taksony était robuste, il finit par guérir non sans garder une lourde boiterie pour le restant de sa vie.
Patiemment, Taksony reconstitua le trésor royal, entrepris de grandes constructions. Dans les 3 premières années de son règne, il fit montre de son caractère impitoyable en faisant assassiner ses deux frères cadets âgés de seulement 11 et 7 ans et qui, en vertu des règles d'héritages, avaient récupéré de nombreuses terres. Le domaine royal fut ainsi reconstitué. Dans un royaume encore largement acquis aux vieilles traditions païennes, cela ne choquera guère. Le plus fort imposait sa loi.


"Le diable rappelant ses crimes à Taksony", extrait d'un manuscrit écrit au XIIème siècle et violemment hostile au Roi

Taksony passe ensuite une bonne quinzaine d'année à guerroyer contre les bavarois autour de Vienne qu'il reprend. Contre les bohémiens et les polonais qu'il écrase et au sud, contre les débris d'un empire Petchénègue mourant. C'est homme brutal et colérique (d'où sont surnom « Le noir ») mais un redoutable stratège.
En 970, le Roi est au sommet de sa gloire. Il a écrasé ses ennemis, a eu plusieurs fils dont les 2 premiers sont majeurs. L'ainé, Sandor, fait l'objet d'un brillant projet matrimonial. Il a épousé la Reine de Bulgarie, principauté issue de la chute de l'empire Petchénègue. Taksony imagine déjà son petit fils régner sur les deux royaumes réunis. Le cadet, Gabriel a été doté de larges terres autour de Vienne pour calmer ses ardeurs. Quant aux vassaux ils semblent calmes.
En apparence bien sur...car la tempête approche


En 971 éclate « le temps du grand malheur » comme l'écrira le Chroniqueur moine Jean. Les nobles supportent de plus en plus mal la tyrannie du monarque. Les grandioses stratégies matrimoniales de Taksony les inquiètent.
L'est du pays autour du prince de Transylvanie, neveu de celui qui avait déjà troublé le début du règne de Taksony soulève alors la moitié de la Hongrie. Le Roi repart en guerre mais il est obligé de vider les coffres pour employer moultes mercenaires bulgares et polonais. Les campagnes sont ravagés, des épidémies font leur apparition.
Le Roi remporte de nombreuses victoires mais alors qu'il avait la chance d'en finir avec la rebellions, la trahison frappe de l'intérieur, de sa propre famille !
Son propre fils cadet, Gabriel, qu'il avait doté de larges terres autour de Vienne se soulève pour réclamer une couronne qui lui aurait échappé vu son statut de cadet.
Pire, la propre demi-soeur du Roi, la fille préférée d'Arpàd et adorée par les nobles du pays, qui avait épousé le fils du Roi d'Italie, pénètre en Hongrie à la tête d'une armée italienne financée par son beau-père pour réclamer la couronne...C'est la fin pour le Roi Taksony le Boiteux.



La chute de Taksony, cerné de toute part par les rebelles

Une dernière nouvelle vient porter le coup fatal. Sandor, le fils aîné de Taksoy, prince-consort de Bulgarie vient de mourir. Atteint par la syphilis, devenu à moitié fou, les nobles bulgares, lassés de ses frasques, le font étouffer dans son sommeil. Incapable de donner un héritier à sa reine, c'est toute la stratégie de Taksony qui s'effondre.
Rendu dépressif par les défaites, la mort de son fils et la trahison de sa famille, le Roi se résout à traiter grace à l'entremise de l’Église. En 977, Taksony abdique, et cède sa couronne à sa demi-soeur, Rose dit « la diablesse ».


La réconciliation du Frère et de la Soeur.

Il refuse de récompenser la trahison de son fils cadet Gabriel et fait surtout le pari qu'une reine quasi-étrangère, dont le fils est italien ne pourra jamais régner en paix.
En échange de sa renonciation à la couronne, la plus grande partie de ses terres sont préservées et Taksony prête son concours à la mise au pas de la Transylvanie. Avec le recul, Rose commet là une erreur fatale. Certains historiens y ont vu une erreur guidée par l'amour que portait Rose à son frère, mais en réalité, il est surtout indéniable qu'à cette époque aucun des deux enfant d'Arpàd ne pouvait régner sans le concours de l'autre. Une mise en retrait de Taksony lui permettait de faire oublier ses excès passés et de laisser Rose affronter toutes les difficultés pour mieux se présenter en recours.

c'est en plein dans la période d'Othon 1

mon empereur "romain" préféré !

Othon en emporte le vent.


Dans CK2 il vaut mieux éviter de massacrer sa famille au risque de ne plus avoir d'héritier.

Ca donne envie de se remette à CK2.

Dommage qu'en ces temps de confinement mon pc soit aux fraises..

Continue comme cela!

Le second règne de Taksony Ier: 994-997

Taksony rumina sa vengeance pendant près de 17 ans! Retranché dans ses domaines autrichiens, il du tout d'abord rétablir la situation financière. Pour celà il dut recourir à des expédients qui le rendirent très impopulaire. Il pressura les paysans et surtout s'attaqua sans pitié aux immenses domaines ecclésiastiques. A tel point que le Pape finit par l'excommunier Son surnom n'avait jamais été aussi mérité.
Taksony peut s'appuyer sur son fils Gabriel avec qui il s'est définitivement réconcilié. Celui-ci, un homme cruel, avide et colérique exécute sans pitié les ordres de son père.
Pendant ce temps, tous les vautours s'attaquaient au royaume agonisant. Les serbes, les croates, les nomades petchenegues taillent des croupières au pays. La reine ne règne plus guère que sur la capitale et ses alentours pendant que son cour composé essentiellement d'italiens fait main basse sur le pays.

En 989, Taksony a la douleur de perdre son fils Gabriel, mort, comme son frère ainé, d'une syphillis galopante.
Rendu amer par la vieillesse, méprisant son dernier fils et héritier, Taksony ne renonce pourtant pas à sa vengeance.
En 994, le trésor enfin plein, la Reine coupée de la plupart de ses vassaux, il frappe.
Cette campagne militaire est une promenade. Marchant triomphalement de ville en ville jusqu'à Budapest, il fait pendre le long de sa route les percepteurs d'impots détestés et les italients dont il s'empare.
Une trahison de la garnison hongroise lui ouvre les portes de la capitale et le 1 juillet 994, Taksony coiffe de nouveau la couronne. Il ne commettra pas l'erreur de sa demi-soeur. Il fait jeter la reine Rose dans le plus profond cachot dont il dispose. Oubliée de tous, elle mourra en.. 1007 après 13 ans de captivité. Elle n'eu qu'un seul fils, qui réussira à s'enfuir en italie devenant Comte de Crémone.

Taksony avait accompli son oeuvre. Il n'en profita guère...Epuisé par la guerre et les excès en tout genre, rendu amer par l'état du Royaume et la mort de ses deux fils préféré, il ne quitta plus guère le palais de Budapest.
Il rendit son âme au diable le 13 septembre 997, à l'âge canonique pour l'époque de 66 ans. On enterra son corps discrètement dans la nécropole royale et il n'y eu personne pour le pleurer...

Les terres du ban et de l'arrière-ban doivent déjà avoir une drôle de gueule

Il y aura un screen avec le prochain Roi...c'est pas piqué des vers
En plus au delà de la perte d'une moitié du Royaume sous diverses invasions, ce qui est reste est complètement ravagé et ne lève plus que quelques centaines d'hommes

Sandor Ier 997-1003



Le troisième fils de Taksony n'aurait jamais du régner. Écrasé par l'ombre de son père et de ses deux frères ainés, ca n'est pas un guerrier mais plutôt un homme de compromis et de discussion, ce qui le fera surnommer « la vieille femme » par son terrible père qui le méprise. Il est le troisième fils issu de la seconde épouse du Roi et il a aussi un frère cadet, Ferenc. Son seul point commun avec son père est une boiterie en raison d'un accident de chasse.
Il a une bonne trentaine d'année quand il accède au trône et possède déjà deux fils, ce qui semble au moins assurer la succession.
Il règne sur un Royaume diminué et ruiné par les guerre et son autorité ne s'étend guère sur l'est du pays.


Cette carte, quoique légèrement postérieure au règne qui nous intéresse montre les graves pertes subies par la Hongrie. Toute la Transylvanie échappe à l'autorité Royale. La croatie a largement grignoté l'ouest du Royaume

Car en Transylvanie, les vieux ennemis de la maison Megyer qui avaient tant tourmenté Taksony ont été chassé de leur duché. Un envahisseur Petchenègue du nom d'Ipsos le Conquérant s'est emparé du duché. Puis celui-ci refuse de prêter son serment d'allégeance au Roi de Hongrie et Sandor est contraint de mener son armée à la bataille pour préserver un semblant d'unité.
Le 13 novembre 1001, la bataille de Nagyvarad se termine par un terrible désastre. Écrasé par la cavalerie légère petchenègue, l'infanterie hongroise se débande. Vilmos, le fils ainé du Roi, âgé de 17 ans, prend la tête de la cavalerie pour tenter de dégager son père. Frappé d'une flèche, il meurt sur coup. Son père est grièvement blessé et capturé. Après près d'un an de captivité et une rançon royale, il est libéré et contraint de reconnaître l'indépendance de la Transylvanie.


Interprétation postérieure de la capture du Roi de Hongrie.

Sandor, ayant perdu un oeil à la suite d'une blessure mal soignée et qui s'est infecté dans les geoles puantes de Transylvanie, brisé moralement et physiquement revient à Budapest, où il meurt le 25 septembre 1003 d'une mauvaise grippe. Il restera dans l'histoire comme l'un des pires Roi de Hongrie mais il fut en réalité surtout victime des circonstances.

On reconnait bien là tout le seul de CK2, une seule bataille peut changer le cours de l'histoire mais là, il faut bien avouer que j'ai fait fort...La mort du Prince Héritier et la capture du Roi dans une seule bataille, c'est mon Azincourt multiplié par Poitiers pour moi

Tu utilise un mode ou pas ? Mais oui, terrible bataille. J'aime beaucoup ton AAR

Non pas de mod, il n'y a que ce bug graphique agaçant avec certains visages mais tant pis

Manque plus qu'une petite peste noire pour clore le tout.

Le DLC de la peste est définitivement mon préféré ! J'enlève toujours les restrictions historiques pour permettre des épidémies massives, ça bouleverse pas mal l'ordre établis.

Csongor Ier: 1003-1011 "Le Roi oublié"

Ce fut à nouveau un second fils qui accéda au trône. Mais celui-ci cachait un terrible secret. A l'âge de 18 ans, une terrible tumeur l'avait atteint à l'entrejambe. Désespérant de le sauver, l'Apothicaire Royal avait tenté une opération de la dernière chance pour retirer la grosseur. La vie du prince fut sauvé mais à quel prix...Il était désormais clair que jamais le Roi ne pourrait avoir d'enfant (trait eunuque à la suite de l'opération )
Le prince se réfugia dans la contemplation religieuse et du quasiment être tiré de ses dévotions pour être hissé sur le trône.
Le roi ne se maria jamais et passa la totalité de son règne à Budapest. Chacun savait sa santé fragile et en réalité, tout le monde préparait l'après. La lignée de Sandor allait s'arrêter avec Csongor le "mal-couillu" comme ricanait le peuple et il ne restait plus qu'à déterminer qui lui succèderait.
Les évènements s'accélèrent au printemps 1011. Le Roi fut mordu cruellement par un de ses gros chiens de chasse qu'il adorait. Rapidement, Csongor fut pris de délires, de fièvre et l'ont du l'attacher à son lit pour qu'elle ne blesse personne. Il mourrut quelques semaines plus tard, probablement atteint de la rage, selon les historiens.

La Hongrie allait elle retrouver la grandeur? Ou bien sombrer dans une guerre civile qui l'emporterait?
Les jeux étaient ouverts...

(trait eunuque à la suite de l'opération )

Voilà une équipe de bras-cassés comme tu les aimes

Crusader Kings a vraiment le talent de raconter des histoires