Combien de victimes ?

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stratcom
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Combien de victimes ?

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Le travail des historiens permet d’évaluer l’ampleur du génocide et des massacres perpétrés par les nazis. Retour sur l’état de la connaissance du nombre des victimes de la « machine de mort » hitlérienne.

Le génocide a été un massacre de masse, perpétré sur un grand territoire, lors d’une période prolongée, avec des moyens nombreux et modernes, industriels ou artisanaux selon les situations, contre différentes catégories de populations et, malgré tout, avec la volonté de le garder secret. Compte tenu de l’ensemble de ces paramètres et de la variété des situations rencontrées, établir un bilan des victimes a été le fruit d’un long travail historique complexe et imparfait. Soixante ans après les faits, le travail des historiens donne une idée précise de l’ampleur du génocide et des massacres perpétrés par le régime nazi.

La diversité des situations et la constance des moyens mises au service de cette gigantesque entreprise ont multiplié le nombre d’intervenants. Outre la contribution des SS, maîtres d’œuvre des grands complexes d’extermination, celle des groupes d’intervention mobiles (Einsatzgruppen), qui ont accompagné l’avancée victorieuse des soldats allemands en Europe, ainsi que celle des différentes administrations, militaire, civile, médicale, et des supplétifs locaux des bourreaux, a été déterminante dans l’accomplissement du génocide et des massacres de masse.

Le génocide concerne ceux que l’idéologie nazie désigne comme « sous-hommes », et dont les juifs sont, selon cette idéologie, les principaux représentants. Mais, outre les détenus politiques, d’autres groupes sont visés et seront, à différents degrés persécutés : Tziganes, Slaves, homosexuels, malades mentaux, Noirs, Témoins de Jéhovah... Parmi eux, certains sont menacés d’extermination, mais selon des modalités variables en fonction des circonstances et des périodes.

Dans la mise en place de ce dispositif, il est important de souligner que dés les années 30, à mesure que se précisent les projets de crimes de masse, les recherches vont bon train et les différentes méthodes de regroupement, transport et mise à mort imaginées par les nazis vont finalement dégager un arsenal complet pour la solution finale, depuis l’euthanasie par injections létales, jusqu’aux chambres à gaz fixes (dans les camps de la mort) ou mobiles (dans des camions, pour mieux épouser les variations du front), en passant évidemment par les méthodes « non-industrielles » (pendaison, fusillade).

Les juifs

Les juifs ont fourni l’essentiel du contingent des suppliciés. C’est certainement le dossier sur lequel la collecte d’informations a été la plus féconde. Concernant la méthode de comptage des victimes, à partir des archives, les deux principales voies consistent à procéder soit par l’addition des victimes, soit par la soustraction des survivants à la population juive d’avant-guerre, lorsque celle-ci est correctement établie. La première étape du chiffrage des victimes de la Shoah est effectuée par le Tribunal militaire international de Nuremberg qui adopte le chiffre de cinq millions sept cent mille victimes juives, au sortir de la guerre. Au cours de la même période, un Comité anglo-américain d’enquête sur le judaïsme et la Palestine aboutit aux mêmes conclusions.

Le travail s’est poursuivi et amplifié au cours des décennies qui ont suivi. Des marges substantielles se sont parfois creusées, selon les équipes, pour finalement s’établir sur des fourchettes allant de 5,1 (Raul Hilberg) à 5,95 millions (Jacob Leschinsky) de morts, parmi lesquels quatre millions sont nommément répertoriés au mémorial israélien Yad Vashem de Jérusalem, qui établit pour sa part une fourchette allant de 5,596 et 5,860 millions de juifs exterminés sur une population juive européenne globale estimée avant-guerre à 9,797 millions d’individus, selon les travaux publiés par le centre israélien. Les différentes sources disponibles s’accordent sur le chiffres de trois millions de juifs tués dans les camps d’extermination (dont un million à Auschwitz-Birkenau). Au moins huit cent mille ont péri des conditions de misère matérielle et physiologique auxquelles ils avaient été soumis, dans les ghettos notamment, et un million trois cent mille assassinés par les commandos Einsatzgruppen et leurs complices, ces groupes d’intervention qui accompagnaient l’armée allemande dans ses conquêtes

Les Tziganes

Qualifiés de « fainéants », « asociaux », « improductifs », « inadaptés » par leurs tortionnaires, on les retrouve dans tous les registres des persécutions pratiquées par les nazis. Leur sort sera très proche de celui des juifs lorsqu’ils les rejoindront dans la catégorie des êtres « racialement inférieurs ». Dès 1940 ils sont déportés vers les camps de concentration du Reich. Certains deviennent des cobayes entre les mains des médecins nazis, tandis que la plupart sont soumis à la solution finale en 1942. Traqués par les Einsatzgruppen, captifs des ghettos dans lesquels ils sont enfermés, puis déportés vers les camps de la mort et assassinés, les estimations relatives au génocide des Tziganes établissent des fourchettes extrêmement larges allant de deux cents à cinq cent mille victimes, soit 25 à 50% des Tziganes d’Europe.

Dans la foulée du nazisme triomphant, l’Europe toute entière a persécuté les Tziganes. Mais, en raison du caractère obsessionnel de l’antisémitisme chez les nazis et de la priorité donnée à la Shoah, selon les pays, les périodes et les circonstances, les persécutions contre les Tziganes ont évolué dans des registres différents, de la discrimination brutale à l’élimination physique. Ce dossier comporte également une part d’insupportable : après-guerre, la République fédérale d’Allemagne ne reconnut qu’en 1982 la réalité du génocide des Tziganes, alors que la plupart des victimes susceptibles de toucher des réparations avaient disparu.

Les handicapés et malades mentaux

Les handicapés et malades mentaux allemands ont été parmi les premières victimes de l’eugénisme nazi. La planification du programme d’extermination systématique des handicapés physiques et mentaux démarre en Allemagne, vraisemblablement en juillet 1939. A l’origine, ce programme d’assassinats planifiés, et d’expérimentations médicales, concerne les enfants et les adultes atteints de déficiences mentales ou d’anomalies physiques.

Au cours de deux premières années, les victimes sont gazées dans des « sanatorium » et « cliniques » disséminés sur les territoires allemand et autrichien. La révélation des faits et les protestations qu’ils soulèvent en Allemagne vont contraindre les autorités à interrompre ce programme, en août 1941. Il reprend en secret un an plus tard, par injections létales, en s’étendant sur tout le territoire du Reich, et se poursuivra jusqu’aux derniers jours de la guerre. Selon le Tribunal militaire international de Nuremberg (1945-1946), deux cent soixante quinze mille personnes ont péri dans la mise en œuvre de ce programme.

Les homosexuels

Le décompte des victimes homosexuelles des nazis n’est pas formellement établi. Qualifiés de « dégénérés » et considérés comme dangereux pour la race aryenne, ils sont persécutés dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, date des tout premiers internements en camps de concentration. A partir de 1937, ils sont soumis à une politique de discrimination et de répression systématique. Entre 1933 et 1945, cent mille hommes considérés comme homosexuels sont arrêtés. La moitié est condamnée. Cinq à quinze mille seront internés dans des camps de concentration où leur taux de mortalité fut particulièrement élevé. Ils furent également soumis à des expériences médicales particulièrement cruelles.

Les Noirs et les Slaves

Dans la longue liste des classifications élaborées par les nazis, les Noirs et les Slaves, notamment, tiennent des rangs inférieurs dans la hiérarchie des « races ». Si les Allemands se sont montrés impitoyables à l’égard des premiers, la répression vis-à-vis des seconds a épousé les nécessités régionales, selon les alliances nouées au gré des circonstances de la guerre. Si les Croates, les Slovaques et les Bulgares sont considérés comme utiles par les nazis, en dépit de leur « infériorité », le peuple polonais est victime d’une cruauté inégalée, juifs et non-juifs. En effet, nombre de massacrés n’ont pas été victimes d’un génocide, mais la folie meurtrière nazie s’est aussi concentrée sur certaines populations selon les mêmes modes opératoires mis en œuvre pour exécuter le génocide. C’est notamment le sort des prisonniers de guerre soviétiques, dont trois millions trois cent mille ont péri, parfois dans les mêmes conditions de tueries de masse que les déportés des camps de la mort.

Les recherches historiques les plus récentes font apparaître que les camps de concentration ont reçu un million six cent cinquante mille déportés non raciaux entre septembre 1939 et janvier 1945, en majorité des hommes. Cinq cent cinquante mille, soit un tiers, n’ont pas survécu à la déportation.

La spécificité du génocide

En raison de la multiplicité des victimes du nazisme et des proportions prises par les tueries, on a assisté, au cours de ces dernières années notamment, à des amalgames visant à associer les massacres de masses commis par les Allemands et le génocide qui procède de l’idéologie, raciste et antisémite en l’occurrence. Selon les partisans de cette thèse, l’histoire est encore encombrée de tabous, comme la singularité du génocide des juifs, qui entravent la reconnaissance des souffrances endurées par les autres victimes, non seulement de la barbarie nazie mais également, par glissements successifs, des destructions systématiques commises par les alliés, notamment lors des bombardements massifs des villes allemandes.

L’historien François Bédarida insiste fermement sur le maintien de cette distinction, « faute de quoi on perd le sens de l’événement », dit-il. Dans un entretien au quotidien Le Monde, en date du 6 mai 1996, il déclarait que « toute volonté de biaiser l’histoire de la Shoah, de la mettre en doute au nom d’une méthode hypercritique, de la relativiser en la noyant au milieu de la masse des horreurs dont toute l’histoire de l’humanité est remplie, est le produit d’une manipulation d’ordre idéologique. Mieux vaut en être conscient ».


Georges Abou
Article publié le 25/01/2005

:arrow: http://www.rfi.fr/actufr/articles/061/i ... _33500.asp
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stratcom
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Message par stratcom »

L'univers concentrationnaire nazi : 4,2 millions de morts (dont 3 millions de Juifs)

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Message par Gilou »

Tiens ils ont oubliés les camps dans les pays satelites, Brendonck pour la Belgique Flamandepar exemple, en France il n'y en avait pas aussi un ou deux ?
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Message par Lord Simileon »

Je crois qu'il ne s'agit que des camps situés sur les territoires appartenant au Reich, auxquels la France et la Belgique, qui ne sont qu'occupés n'appartiennent pas (contrairement à la Lorraine justement)
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mad
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Message par mad »

Dans ce cas là en France il devait y'avoir Drancy (enfin c'est un camps, mais je sais pas s'il s'agit de 'concentration' ou 'd'attente' ...)
Il y avait également un camps avec tout le bordel habituel (miradors, mines, douches et fours) mais il a fallu le 60ième 'anniversaire' des camps pour que l'info soit grand public.
Par contre je ne sais plus si c'était en Alsace-Lorraine ou non.
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Message par Aldebaran »

Et l'Alsace aussi (Strutof)

Cependant la fance a aussi eu une politique concentrationnaire, sans commune mesure avec celle du IIeme Reich bien heureusement, mais suffisante pour qu'on la signale.

La France a utilisé des camps de concentration dès la Première Guerre mondiale, dont celui de Pontmain, pour y enfermer les ressortissants allemands présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. Marcel Proust mentionne ces camps dans Le temps retrouvé. Elle a aussi utilisé des camps de concentration dès la fin de la guerre d'Espagne pour regrouper les réfugiés républicains fuyant le régime franquiste à Argelès-sur-Mer et Agde.

Les camps de regroupement de harkis après les accords d'Évian sont difficiles à classer : ils n'avaient pas le caractère de camps de concentration (les harkis étaient de plein droit citoyens français, et ces camps ne comportaient ni régime carcéral ni brimades), mais constituaient tout de même des camps de regroupement de la population. Leur durée d'existence, supérieure à dix ans, est allée bien au-delà de celle des simples camps de réfugiés.

Je psse sous silence la page de l'affreuse colaboration vichyste qui faisait deporter sans aucune demande de la par de l'occupant !

Donc la politique de la France c'est plutôt :oops:
Concernant le nombre de mort en un seul mot : TROP !
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Message par Aldebaran »

mad a écrit :Dans ce cas là en France il devait y'avoir Drancy (enfin c'est un camps, mais je sais pas s'il s'agit de 'concentration' ou 'd'attente' ...)
Il y avait également un camps avec tout le bordel habituel (miradors, mines, douches et fours) mais il a fallu le 60ième 'anniversaire' des camps pour que l'info soit grand public.
Par contre je ne sais plus si c'était en Alsace-Lorraine ou non.
Camp de Stuthof en alsace
http://struweb.free.fr/html/struthof3.htm

des amis a moi qui l'ont visité m'ont assuré que même les oiseaux se taisent autour de l'endroit et qu'il y regne une odeur tres particulière.

Camp de Drancy : Pas vraiement de concentration, plutot un camp servant de dépot avant triage et envoie dans les camps de l'est. Habitant à Drancy, j'ai visité de nombreuses fois le mémorial, ca fait froid dans le dos. Dire que les bâtiments utilisé par le camp sont encore habités de nos jours !!!!! :x
Ayant pris allemand en seconde langue, quand j'etait au collège, les professeurs ont accompagnés nos correspondants allemands sur le site.
Certains ont failli vomir devant les images de ses horreurs absolue et aucun n'avait plus la tête a rire.
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mad
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Message par mad »

Oui, Struthof, c'est ça ! Et merci pour le lien, Aldebaran, c'est trés interessant !
Par contre les barraquements de Drancy encore occupés... :shock: j'ignorais complétement...
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jmlo
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Message par jmlo »

Elle a aussi utilisé des camps de concentration dès la fin de la guerre d'Espagne pour regrouper les réfugiés républicains fuyant le régime franquiste à Argelès-sur-Mer et Agde.
C'est pas parce que l'administration française appelait ça des camps de concentration que l'on peut les comparer aux camps des nazis. La France a ouvert ses camps dans l'improvisation la plus complete devant l'aflux de réfugiés (plusieurs centaine de millers).
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Message par Cypho51 »

Ou est ce qu'on peut trouver des statistiques concernant le nombre de morts par pays? j'aimerais bien savoir combien de belges juifs et non juifs sont morts... :cry:
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Message par Boudi »

mad a écrit : Par contre les barraquements de Drancy encore occupés... :shock: j'ignorais complétement...
Il me semble que ce n'était pas uniquement des barraquements justement.

L'administration de Vichy avait réquisitionné des immeubles "en dur", de véritables logements, pour interner les gens à Drancy.

Il me semble bien. Quelqu'un peut confirmer ou infirmer ?
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Un petit calcul, et on s’en va !
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stratcom
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Message par stratcom »

Le camp de Drancy doit son nom à la ville de la banlieue nord-est de Paris où il fut créé par les Allemands en août 1941 pour servir de camp d'internement pour les Juifs étrangers en France ; il devint par la suite le principal camp de transit pour les déportations de Juifs à partir de la France. Jusqu'au 1er juillet 1943, la police française fournit le personnel du camp, qui était supervisé par la Police de sécurité allemande (Sipo-SD). En juillet 1943, les Allemands prirent directement le contrôle du camp de Drancy, sous le commandement de l'officier SS Aloïs Brunnert.

Le camp était un bâtiment en U à plusieurs étages qui était un projet immobilier de logements bon marchés non terminé avant la guerre. Le bâtiment et sa cour étaient entourés de fils de fer barbelés. Le camp avait une capacité de 5 000 prisonniers. Quatre camps annexes, dont trois furent utilisés à l'origine comme entrepôts pour les biens juifs confisqués, étaient dispersés dans Paris : au 43 Quai de la Gare (derrière la gare d'Austerlitz), au 2 rue de Bassano (dans l'hôtel particulier confisqué de la famille Cahen d'Anvers), et dans le magasin de meubles Levitan (rue du Faubourg Saint-Martin). L'hôpital Rotschild fut considéré aussi comme une annexe de Drancy ; les malades du camp y était envoyés. Environ 70 000 prisonniers passèrent par Drancy entre août 1941 et août 1944. A l'exception d'un petit nombre de prisonniers (pour la plupart des membres de la résistance française), l'immense majorité des prisonniers étaient des Juifs. Quelques milliers de prisonniers purent obtenir leur libération pendant la première année de l'existence du camp.

Le premier convoi vers Auschwitz quitta Drancy en mars 1942. A partir de juillet 1942, les Allemands commencèrent à déporter systématiquement les Juifs de Drancy vers les camps d'extermination de Pologne. Chaque transport comptait environ 1 000 Juifs. Au total, entre ce premier transport et le dernier qui eut lieu le 31 juillet 1944, 64 759 Juifs furent déportés à partir de Drancy, en 64 transports. Environ 61 000 de ces Juifs furent envoyés à Auschwitz-Birkenau. Les Allemands déportèrent également 3 753 Juifs de Drancy vers le camp d'extermination de Sobibor.

Un tiers des Juifs déportés de Drancy était de nationalité française. Les autres étaient des Juifs nés à l'étranger qui avaient immigré en France dans les années 20 et 30, principalement de Pologne, d'Allemagne et, après 1938, d'Autriche. De nombreux artistes et intellectuels juifs français de renom furent détenus à Drancy, dont le poète Max Jacob, la chorégraphe Renée Blum et le dramaturge et humoriste Tristan Bernard.

Les 15 et 16 août 1944, alors que les forces alliées approchaient, les autorités allemandes de Drancy s'enfuirent après avoir brûlé tous les documents du camp. Le Consul général de Suède, Raoul Nordling, prit en charge le camp le 17 août et demanda à la Croix-Rouge française de s'occuper des 1 500 prisonniers qui restaient à Drancy. Moins de 2 000 parmi les 65 000 Juifs déportés à partir du camp de Drancy survécurent à la Shoah.

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Leaz
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Message par Leaz »

La France a utilisé des camps de concentration dès la Première Guerre mondiale, dont celui de Pontmain, pour y enfermer les ressortissants allemands présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. Marcel Proust mentionne ces camps dans Le temps retrouvé. Elle a aussi utilisé des camps de concentration dès la fin de la guerre d'Espagne pour regrouper les réfugiés républicains fuyant le régime franquiste à Argelès-sur-Mer et Agde.
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Message par stratcom »

Cypho51 a écrit :Ou est ce qu'on peut trouver des statistiques concernant le nombre de morts par pays? j'aimerais bien savoir combien de belges juifs et non juifs sont morts... :cry:
  • Près de la moitié des juifs de Belgique ont été déportés et près de 30.000 sont morts dans les camps d’extermination.
Modifié en dernier par stratcom le mar. janv. 19, 2010 11:47 pm, modifié 1 fois.
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Yad Vashem : le mémorial des victimes de la Shoah

Yad Vashem signifie à la fois " monument " et " éternité ". Ce nom hébreu est tiré d’une parole du prophète Isaïe : " Je leur donnerai un monument et un nom éternel qui ne sera jamais effacé. " Le monument-mémorial se dresse sur la Colline du souvenir du mont Herzl, à Jérusalem, à la mémoire des six millions de juifs tués par les nazis entre 1933 et 1945. Sur le parvis s’élève une colonne au sommet de laquelle est écrit le mot hébreu Zhor (" Souviens-toi ").

Construit en roche basaltique, le bâtiment abrite le mémorial, sur le sol duquel sont gravés les noms de 22 camps d’extermination et où brûle en permanence la flamme du souvenir. Il abrite aussi une synagogue et une bibliothèque. Un musée historique rassemble une importante documentation sur la persécution des juifs sous le régime nazi ainsi que sur les communautés juives disparues. Un musée de l’Holocauste présente des ouvres conçues par des artistes déportés ou inspirées de la Shoah.

Mais le lieu le plus émouvant est sans doute le Mémorial des enfants. Installé en sous-sol, il est éclairé par des milliers de petites lumières dont les lueurs sont reflétées par un jeu de miroirs. Une voix égraine doucement les noms des 500 000 enfants tués par les nazis, leur âge et le camp dans lequel ils ont trouvé la mort.

À la sortie du Mémorial s’étend l’avenue des Justes-parmi-les-nations, bordée de plus de 2 000 arbres plantés en souvenir des communautés et des familles ayant abrité et protégé, au péril de leur vie, des juifs en Europe à l’époque hitlérienne.


:arrow: http://www.yadvashem.org/
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