von Aasen a écrit :
C'est bizarre comme point de vue. Les actions militaires qu'il a menées ont conduit à une victoire politique. Que demander de plus à une armée que celà? Les plus grandes victoires militaires ne servent à rien si la politique n'en tire pas profit. Ses victoires, aussi contestables soient-elles dans le détail, ont suffit à atteindre les objectifs politiques pour lesquels la guerre a été commencée. Là encore, que demander de plus?
Non, ce n'est pas bizarre, une stratégie et une tactique militaire (en l’occurrence, la tactique consistant à lancer des vagues humaines sur les objectifs - la stratégie consistant soit à prendre l'objectif à tout prix - le cas de Dien Bien Phu attaqué à la veille de la conférence de genève et en vue de cette conférence, ou bien à montrer sa capacité à attaquer quelque soit le résultat, comme l'offensive suicidaire du têt) qui passe par le massacre de ses propres troupes, ou tout au moins par le mépris des pertes ne me semble pas le nec plus ultra de l'art de la guerre...
La lecture du plaidoyer pro domo de Navarre (en gardant à l'esprit que c'est un plaidoyer pro domo) "l'agonie de l'Indochine" est malgré tout assez éclairant sur les forces et faiblesses des deux camps, et sur l'utilisation politique de Dien Bien Phu par Mendès France.
Cela ne veut pas dire que c'était une bille, une des forces du Viet Minh (collectivement), puis du Viet Cong, a été d'apprendre de leurs erreurs et de ne pas les reproduire si ce n'était pas nécessaire, par l'exercice très particulier de l'autocritique, comme par exemple les désastreuses offensives en Cochinchine de 1950 qui ont conduit à l'anéantissement presque total des réguliers au sud et les défaites de Vinh Yen et Nghia Lo au Tonkin en 1951, ou l'attaque de Nasan en novembre 1952, au Tonkin encore.
Après, que certains en 2013 continuent à en faire une icône de l'anti impérialisme, leur aveuglement les regarde...
Formellement, Laos, Cambodge et Viet Nam sont indépendants en 1950. Ils sont dans les faits souverains en 1954/1955. A partir de 1955, il n'y a plus rien à libérer d'une quelconque influence étrangère, ce qui suit est une guerre d'agression du sud par le nord communiste auquel répond progressivement l'intervention américaine à partir de 1963, qui atteindra son point culminant en 1968, le Laos servant de base arrière aux troupes du nord.